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Retour sur les quelques semaines d'une mobilisation exemplaire avec les Euréliens

La FNSEA et Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir ont manifesté avec détermination depuis l'opération de retournement des panneaux en novembre, jusqu'au 2 février et la levée des points de blocages.

«On marche sur la tête ! ». Avec ce simple slogan et les opérations de retournement des panneaux d'entrée des agglomérations, la FNSEA et Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir ont entamé fin novembre dernier, un mouvement de mobilisation qui les conduira jusqu'aux portes de Paris quelques semaines plus tard.

La pression monte

Mais d'abord, début décembre, les deux syndicats obtiennent une rencontre avec le conseiller agricole d'Emmanuel Macron, Mathias Ginet. Ils l'emmènent sur le terrain pour qu'il puisse constater que les caprices de la météo peuvent conduire un exploitant à ne pas pouvoir appliquer certaines règles trop rigides, pour l'alerter sur l'effet ciseaux de la hausse des charges combinée à la baisse des prix du grain, pour lui montrer dans quelles impasses conduit la suppression de nombreux produits ou encore pour lui expliquer les difficultés à l'export…

Trois jours plus tard, sous l'impulsion de Jeunes agriculteurs, un petit coup de pression est mis sur l'État avec une mobilisation plus bruyante sous les fenêtres des sous-préfectures de Nogent-le-Rotrou et Châteaudun : « Après avoir retourné les panneaux gentiment, nous avons voulu monter d'un cran », soulignait le président de JA 28, Guillaume Chenu, dénonçant la transition agroécologique à marche forcée, les interdictions sans solutions ou la surtransposition des règles européennes.

La trêve des confiseurs passée, ce sont les éleveurs de la FNSEA et de JA qui reprennent le flambeau de la contestation mi-janvier, en investissant deux enseignes de la grande distribution du secteur de Nogent-le-Rotrou pour dénoncer les pratiques de l'industriel laitier Lactalis, qui s'assoit sur les dispositions de la loi Égalim.

Accélération

Tandis que les mobilisations agricoles s'intensifient dans le Sud-Ouest de l'Hexagone, les événements s'accélèrent singulièrement fin janvier. Ainsi le 26, sous l'impulsion des FNSEA et Jeunes agriculteurs, plus de deux cents tracteurs du secteur viennent bloquer le péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Et ce jour-là, très attendue, la série d'annonces du Premier ministre ne convainc personne…

Deux jours plus tard, une action est menée sur les autoroutes d'Eure-et-Loir, qui s'achève sur l'aire de péage de Chartres-nord où l'ensemble des parlementaires euréliens est sensibilisé aux difficultés récurrentes des agriculteurs. Devant eux, les élus manifesteront leur total soutien au mouvement.

Le lendemain, 29 janvier, un nouvel appel à mobilisation est lancé par les syndicats du Grand bassin parisien élargi aux départements limitrophes. Il s'agit cette fois d'assiéger la capitale en bloquant ses principales voies d'accès (A1, A4, A5, A6, A10, A13, A15, A16). Les Euréliens franchissent cette fois la barrière de Saint-Arnoult pour aller s'installer un peu plus loin à hauteur de la gare de Longvilliers (Yvelines), puis de l'aire de Limours-Janvry sur l'A10 dans l'Essonne. Là comme ailleurs, les exploitants érigent des « bases de vie » et mettent en place des roulements pour tenir, jour et nuit.

Le 30 janvier, sur l'A6, l'A10 et l'A13, les tracteurs progressent de plusieurs kilomètres vers la capitale jusqu'au contact des forces de l'ordre. Une manière d'accentuer la pression sur les négociations et de montrer la détermination des participants.

Le 2 février, les agriculteurs lèvent leurs blocages. La veille, le Premier ministre, Gabriel Attal, avait fait de nouvelles annonces, accédant à une partie des demandes exprimées. Lors d'une conférence de presse, les présidents de la FNSEA et de JA, Arnaud Rousseau et Arnaud Gaillot, annonçaient alors la levée progressive des barrages.

Rendez-vous au Salon

Rendez-vous est donné au Salon de l'agriculture pour constater si les promesses ont bien été suivies d'actes.

 

Lire aussi La mobilisation se transforme et  Retour sur les points de blocage en Île-de-France ouest

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