Retour sur le congrès FNSEA
Le congrès de la FNSEA s’est tenu du 24 au 26 mars à Saint Etienne, retour sur ces évènements avec les impressions des élus de la FDSEA du Loiret présents.
Une délégation du Loiret s’est rendue au congrès de la FNSEA à Saint-Etienne, retour sur l’évènement avec la parole des élus présents.
Les impressions de Jean Daudin, président de la FDSEA du Loiret :
La phrase clé de ce congrès est celle employée par Axel Kahn, en huit clos : «il y a les diseux et il y a les faiseux». Nous menons un combat en permanence, il faut montrer que nous sommes des «faiseux». Cela passe par des actions et de la communication. Nous avons besoin davantage de communication sur les résultats de nos actions et sur nos demandes et leurs aboutissements. Et pourtant un grand travail est réalisé au jour le jour pour faire avancer les choses, nous devons communiquer et être fiers de ce que nous faisons. Il ne faut pas désespérer sur la situation actuelle de l’agriculture et il faut avoir et conserver le courage de la construire. Il faut rester uni et fort pour faire avancer les choses. Nous devons permettre aux gens de se poser les bonnes questions. Les ministres sont venus se faire applaudir mais ils n’avaient rien dans leur besace. Il n’y eu aucune réponse sur les attentes des agriculteurs notamment sur la PAC.
Interview de Cédric Benoist, secrétaire général de la FDSEA :
Que retenez-vous du congrès de la FNSEA 2015 ?
Plusieurs thématiques ont été développées parmi les quelles «mon action, notre image, nos résultats», «Archimède» ou comment améliorer l’efficacité de notre action avec des moyens qui stagnent, et puis enfin l’aspect économique a été évoqué à travers les différents outils de gestion disponibles aujourd’hui.
Qu’en est il ressorti ?
Sur la première thématique, les débats ont été animés. Faut- il réinventer l’action syndicale de manière plus «intelligente», moins démonstrative ? A contrario, est ce que l’on ne se dirige pas vers une sorte de «syndicalisme de salon» comme l’a dénoncé Damien Greffin au grand dam du staff de la FNSEA ! Dans un monde où l’information va d’un bout à l’autre de la planète en deux clics, qui bouge en permanence et dans lequel nous sommes de plus en plus minoritaires, un travail de communication (interne et externe) et de lobbying, en plus de l’action elle-même, s’imposera pour être efficace ! Ce thème a été développé par Thierry Bontour, président de la section «statut et conflits» et à ce titre, il sera l’invité d’un prochain conseil d’administration de la FDSEA du Loiret afin que ce thème soit discuté et développé dans notre département.
Concernant le projet Archimède, une refonte totale du fonctionnement de notre réseau s’impose : lien avec les AS (AGPB, AGPM, FOP, FNPL, FNB…), proximité avec nos adhérents afin de répondre à leurs besoins, mutualisation de moyens entre FDSEA voisines ? Bref, tout un panel de leviers pour être plus efficace tout en maitrisant nos coûts de fonctionnement, sont à mettre en place.
La dernière thématique est plus prospective et est en lien direct avec le sujet que nous allons traiter lors de notre assemblée générale : Quelle peut être la Pac en 2020 ? Le nouveau socle assurantiel nous a été expliqué ainsi que des outils directement lié à l’acte de gestion sur nos exploitations : marché à terme pour le risque prix, à valoir sur les cotisations MSA, DPA… Tous ces outils ont le mérite d’exister mais sont à améliorer : Par exemple, la DPA devrait être proportionnelle au chiffre d’affaires et les règles de réintégration plus souples.
Un mot sur les discours des politiques, Stéphane Le Foll et Manuel Valls étaient
présents ?
Le Foll étaient présent physiquement mais pas oralement ! Au vu de la situation économique actuelle et de la mise en place calamiteuse de la Pac, je pense que toute tentative de prise de parole aurait été vaine… Manuel Valls nous a livré un « grand discours» sur la liberté d’entreprendre, la valeur travail, la levée du moratoire sur les retenues d’eau ; il a même abordé les biotechnologies… pendant que François Hollande se rabibochait avec les écologistes à Paris : du grand art politique… En attendant aucune réponse claire sur les problématiques du moment ne nous a été donnée, donc «le ressort reste tendu».
Les impressions d’Anne Mercier-Beulin, vice-présidente de la FDSEA et présidente de la commission emploi :
Devant une société qui est aujourd’hui plus urbaine ; plus diversifiée nous devons aller à la rencontre des consommateurs pour qu’ils partagent notre slogan : produire français pour consommer français ! A l’intérieur du réseau FNSEA il y a une volonté de réforme. Nous avons un savoir-faire à nous de le faire savoir en interne du réseau comme en externe. Nous devons renforcer notre proximité auprès des adhérents. Il est indispensable de se mettre en phase avec la réforme territoriale : beaucoup de compétences sont attribuées aux territoires et nous devons être des interlocuteurs identifiés; reconnus et respectés.
De l’idée et dans la forme de la part des Secrétaires Généraux de la FNSEA :
• L’image de la parabole de la haie (haie mobile...)
• Naissance de la fiche pénibilité : Daniel Prieur assis dans un fauteuil ; c’est stressant !
Quelques réflexions à méditer :
• Nous ne lâcherons rien ni de la fourche, ni de la fourchette.
• Ne laissons pas les autres parler pour nous.
• Notre faire-savoir doit être à la hauteur de notre savoir- faire !
Par rapport au 1er Ministre qui donne sa vision de l’agriculture ; on peut dire qu’il y a une prise de conscience ; une avancée de petits pas sur le volet social (apprentissage ; fiche pénibilité) et des souhaits prononcés, alléger les procédures ; innover ; recherche et innovation doivent se faire dans la sérénité. Par contre aucune réponse à nos attentes sur la Pac ; transferts DPU- DPB. Alors, face à notre Ministre de l’agriculture présent et à qui les congressistes ont adressé un carton rouge; les Secrétaires généraux avaient émis l’idée de lui faire passer un bilan de compétences !
Un moment fort du congrès : A retenir aussi l’intervention du Président de la FDSEA du Tarn retraçant les évènements de Sivens : quelle dignité et humilité.