Retour en AG sur une année 2024 intense pour la FNSEA 28
La 79e assemblée générale de la FNSEA d'Eure-et-Loir s'est déroulée vendredi 7 mars à Chartres, sous la houlette de son président, Bertrand Petit. L'occasion de revenir sur une année marquante à plusieurs égards et de parler d'intelligence artificielle.
La 79e assemblée générale de la FNSEA d'Eure-et-Loir s'est déroulée vendredi 7 mars à Chartres, sous la houlette de son président, Bertrand Petit. L'occasion de revenir sur une année marquante à plusieurs égards et de parler d'intelligence artificielle.



« Quelle année, cette année 2024, quelle intensité ! », lance le président de la FNSEA d'Eure-et-Loir, Bertrand Petit, au début de son discours de clôture de la 79e assemblée générale du syndicat, salle Mathurin-Régnier de la chambre d'Agriculture à Chartres, vendredi 7 mars. De fait, elle est rythmée par les mobilisations qui s'enchaînent. « Je n'ai jamais passé autant de temps sur l'autoroute, au point d'y dormir », rembobine-t-il.
Quelle solidarité
« Mais quelle solidarité, souligne-t-il. Tous les départements du secteur sont là. Alors que chez les bonnets jaunes quand un département du Sud est bloqué à Orléans, l'Eure-et-Loir ne vient même pas l’aider… ». Il rappelle aussi que c'est bien la FNSEA qui a ouvert le précédent Salon de l'agriculture, et personne d'autre. Il remercie en passant tous les partenaires qui ont permis la réussite de ces mobilisations.
Au fil de l'exercice, les rencontres se multiplient « et la FNSEA 28 ne joue pas la chaise vide, nous avons le sens de l'engagement. Ce qui nous a permis de signer la charte des contrôles en juillet et celle-ci a fait boule de neige et a été reprise au niveau national. Quand je pense que nos opposants se plaignent de n'avoir rien obtenu depuis un an, je leur souhaite la bienvenue dans le monde de la négociation. Un chien qui aboie, c'est bien, mais un chien qui défend, c'est mieux ».
Il poursuit en relevant les errements politiques, la mauvaise récolte, les excès d'eau, les épizooties… : « Les agriculteurs n'avaient pas besoin de tout cela, le climat est tendu en plaine et les élections Chambre arrivent. Alors, avec Yohann (Serreau) et Sylvain (Marcuard), on se retrousse les manches : il faut faire une liste à la hauteur des attentes. Nous avons osé le renouvellement avec des quadras et mettre un éleveur à la tête de la liste ».
La liste remporte ces élections. « Pour nous et nos collaborateurs cette victoire est une récompense d'un travail quotidien. Le conseil d'administration se joint à moi pour vous confirmer notre persévérance à ce changement de logiciel. Nous refusons de baisser les bras. Et c'est dans ces moments difficiles que le collectif en sortira grandi », conclut-il.
Lire aussi Yohann Serreau : « Être là pour tous et accompagner l’agriculture de demain »
Avant cela, le rapport d'activité est revenu en images sur cette année intense sur tous les fronts pour la FNSEA d'Eure-et-Loir. Puis, Samuel Gaulay, spécialiste des nouvelles technologies, a expliqué en quoi l'intelligence artificielle peut augmenter l'homme (lire plus bas). Enfin, comme le veut la tradition, Cédric Tranquard, membre du bureau national de la FNSEA, est venu parler des dossiers qu'il connaît bien : la chasse et l'environnement.
Partir du terrain
Dans son intervention, il revient sur les avancées obtenues à la suite des mobilisations, soulignant que le syndicat fait en sorte de remonter du terrain ses revendications : « Être interactif nous permet d'avancer ». Il liste les acquis, pointant qu'ils retombent sur l'ensemble des agriculteurs…
Concernant les dégâts de gibier, il relève les avancées énormes obtenues pour réguler le sanglier : « Ça se passe bien quand la FNSEA, JA et la Fédération des chasseurs travaillent ensemble. Il faut mettre en place l'intelligence des hommes entre eux ».
Sur les produits phytosanitaires : « C'est le même combat. On ne voit que des choses à charge contre l'agriculture. C'est en discutant avec les riverains que l'on peut avancer. Et il faut aller à toutes les réunions. Il faut y être, la chaise vide, c'est donner la victoire aux autres ». Il demande aussi à peser sur les députés pour faire passer à l'Assemblée la loi Duplomb pour « lever les contraintes à l’exercice du métier ».
À la suite d’une question de la salle, il revient sur le sujet du flufénacet : « On se bat beaucoup là-dessus. 80 % du territoire en a besoin pour combattre ray-grass, vulpin, etc. ». Bertrand Petit prend la parole pour signaler que France 2 vient faire ici un reportage sur ce sujet-là et pointe le risque d'un piège dans ses recherches de témoignages.
Dossier flufénacet
À son tour, Éric Thirouin intervient : « Je me dois de vous dire qu'il y a des combats que l'on mène et que celui-là est à 99 % fichu. Le plan B, ce serait d'avoir une utilisation d'usage sur dix-huit mois. Pour ça, il faut que plusieurs pays en fassent la demande. On se bat dans toute l'Europe. Cela permettrait de sauver deux automnes. Or de nouveaux produits sont en homologation. Si l'Anses travaille rapidement, nous pourrions avoir une molécule à l'automne 2026. Si ça ne fonctionne pas, nous aurons un trou gravissime ».

L'assemblée générale de la FNSEA d'Eure-et-Loir, vendredi 7 mars à Chartres, a permis au spécialiste des nouvelles technologies Samuel Gaulay d'intervenir pour expliquer les tenants et aboutissants de l'intelligence artificielle (IA). En utilisant la magie, les interactions avec un robot ou un agent conversationnel d'IA générative, il pose la question : Que devient l'humanité face à l'IA ? Il pointe d'abord qu'intelligence n'est pas conscience, que la puissance de l'IA n'est pas une volonté de puissance, qu'il faudra toujours garder l'humain dans la boucle de décision et qu'au cas où, il suffit de couper le courant… Selon lui, ce qui fait peur est qu'elle se rapproche de la magie et qu'elle va très vite. Il note cependant que l'IA a des limites, par exemple, comme elle est incapable d'improviser, les voitures autonomes ne sont pas près de s'imposer sur nos routes. Sa crainte est de voir, comme aux États-Unis en ce moment, l'innovation l’emporter sur l'éthique : « Nous mettons en place des mesures, nous prenons du retard mais il faut construire une intelligence artificielle au service de l'homme ». Et demain, la compétence la plus importante à avoir sera de distinguer le vrai du faux… Pour lui finalement, les intelligences ne s'affrontent pas, elles s'additionnent.