« Responsabilité sociétale des entreprises et compétitivité ne s'opposent pas »
La RSE coopérative, levier de différenciation sur le marché agroalimentaire ? C'était le thème d'une matinée d'échanges qui avait lieu à Paris le mardi 17 mars.
Le mardi 17 mars, Coop de France Agroalimentaire et l'Institut de la Coopération agricole organisaient une matinale d'actualité sur le thème de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Le rendez-vous se tenait à Paris au Palais d'Iéna, temple du Conseil économique, social et environnemental, dont le président Jean-Paul Delevoye ouvrit les travaux : « L'aveuglement du court terme nous empêche de concevoir un avenir à moyen et long terme. Longtemps, le statut coopératif fut décrié : aujourd'hui, il est synonyme de modernité. La RSE était assimilée à un poids, à une utopie syndicalo-consumériste : de nos jours, c'est une force. Nous ne sommes pas en crise mais en métamorphose et l'avenir appartiendra aux sociétés qui sauront s'adapter. Nous ne sommes plus dans une société rurale et industrielle mais dans une société de la connaissance : il est important d'assurer la circulation de l'information et les coopératives répondent à cet enjeu. »
Premier vice-président de Coop de France, Michel Prugue prolongea le propos : « La RSE est une contribution des entreprises au développement durable. Une entreprise responsable n'agit pas qu'à son niveau mais aussi dans sa sphère d'influence. La proximité entre coopération et RSE est structurelle. » Illustration à travers ces trois exemples : la démocratie puisque chaque associé possède une voix, l'ancrage territorial et la notion de long terme. « RSE et compétitivité ne s'opposent pas, au contraire : économies d'énergie, motivation des salariés, etc. »
Une table ronde posait la question suivante : la RSE est-elle créatrice de valeur pour l'offre alimentaire ? Directeur développement durable du groupe Carrefour, Bertrand Swiderski apporta cette réponse : « La RSE est un langage commun qui nous permet d'avoir de nouvelles idées. » Par exemple, des poulets nourris sans antibiotique : 15.000 pièces vendues par semaine. L'enseigne de distribution axe sa stratégie sur deux points : la lutte contre le gaspillage et la protection de la biodiversité. « Tous les projets portés par les coopératives et leurs partenaires trouveront écho chez nous. Il faut écouter ce que disent les consommateurs : la RSE est créatrice de valeur et source d'innovation. » « Nos clients sont très préoccupés par la RSE : avec certains d'entre eux, les contrats prévoient un pourcentage de distribution de produits locaux » déclara pour sa part Bruno Mantovani, directeur développement durable du groupe Pomona. Et afin que le produit soit vendeur, deux aspects furent mis en avant : le respect de l'environnement et le goût.
Tous les détails de cette table ronde sont dans votre édition papier du 27 mars 2015.