Renouvellement du Glyphosate : les filières grandes cultures plus que jamais mobilisées !
Les filières céréalières de la FNSEA au combat pour obtenir en octobre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate.
Les Etats Membres de l’Union Européenne doivent se prononcer à l’automne sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Nicolas Hulot, n’a quant à lui pas attendu pour annoncer en marge d’un déplacement en Bretagne qu’au nom de la France, il «votera contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate».
La FNSEA et tout son réseau syndical, sont mobilisés sur le dossier depuis de nombreux mois. Les filières grandes cultures ont notamment adressé le 30 août au Président de la République, au Premier ministre, au ministre de l’Agriculture et au ministre de la Transition écologique, un courrier leur rappelant les impacts économiques et agronomiques du retrait du glyphosate pour la ferme France.
Le retrait du glyphosate sans véritable alternative pourrait entraîner une hausse du travail du sol, augmentant ainsi la consommation d’énergie fossile et l’érosion hydrique. L’agro écologie, promut par le gouvernement, l’Agriculture de conservation, ou bien l’initiative française 4 pour 1000 sur le stockage du carbone dans le sol, pourraient aussi être compromis.
L’expertise scientifique favorable au glyphosate
S’appuyer sur des données scientifiques et non sur la pression des « anti touts », voilà la demande de notre syndicat ! Tour à tour, depuis deux ans, les agences d’expertises scientifiques et indépendantes, comme l’Agence Allemande de sécurité alimentaire (BFR), l’EFSA, l’ANSES, ont rendu des avis favorables à la réhomologation du glyphosate en décrétant l’absence de risque de développement de cancer.
A l’instar, de l’Agence Internationale de recherche sur le Cancer (CIRC), elles se sont basées sur une analyse du risque et non du danger. La polémique actuelle savamment entretenue par les environnementalistes (Générations futures...) se base sur la confusion entre le danger et le risque. Le directeur général de l’ANSES, a rappelé lors d’une audition récente à l’Assemblée Nationale, que le glyphosate est tout autant dangereux pour l’Homme que l’alcool ou le tabac. Rappelons que le rôle des agences scientifiques est d’évaluer non pas le danger mais le risque acceptable permettant l’utilisation du glyphosate. L’alcool et le tabac sont dangereux mais ne sont pour autant interdits.
«Nos organisations n’ont jamais discuté les décisions des autorités sanitaires, elles soutiennent la recherche agronomique et scientifique pour accompagner les systèmes de cultures pour produire plus, produire mieux et s’engagent résolument dans la perspective de la mise en place d’une Agriculture compétitive et respectueuse de l’environnement. Une position de la France contre la ré-homologation du glyphosate ne peut être justifiée ni sur le fondement des avis scientifiques ni sur l’orientation agro-écologique de l’Agriculture et encore moins envisageable au regard de la situation économique difficile rencontrée par les producteurs depuis maintenant plusieurs années», peut-on lire dans le courrier.
De lourds impacts économiques pour l’Agriculture Française
Arvalis a évalué que le retrait de l’utilisation du glyphosate engendré une perte d’un milliard d’euros par an pour l’Agriculture française ou +70€/ha cultivé.
Le désherbage glyphosate sera remplacé par des désherbages mécaniques et chimiques supplémentaires (entre un et trois passages supplémentaires). Le surcoût est estimé à 797 millions d’euros (rien qu’en passages supplémentaires carburant et main d’œuvre) + 182 millions d’euros (recours à d’autres substances actives supplémentaires). Les cultures de printemps seront impactées par une chute de rendement à hauteur de 5%. Le surcoût est estimé à 291 millions d’€. Les économies liées à l’achat du glyphosate sont quant à elles estimées à 294 millions d’€.
Grave perte de compétitivité, hérésie agronomique, non-sens dans la lutte contre le changement climatique, mort annoncée des techniques simplifiées… la suppression du glyphosate aura des conséquences dramatiques pour l’Agriculture française. Espérons que les preneurs de décisions seront enlever leurs œillères et comprendre l’urgence de la situation !