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Gestion de l’eau
Rencontre en demi-teinte avec la préfète du bassin Loire-Bretagne

Le 15 novembre, les FRSEA du bassin Loire-Bretagne ont rencontré Sophie Brocas, préfète de région, pour dénoncer les lignes rouges franchies sur la stratégie des volumes prélevables.

La carte du bassin Loire-Bretagne.
La carte du bassin Loire-Bretagne.
© DR / illustration

Les FRSEA du bassin Loire-Bretagne ont rencontré Sophie Brocas, préfète coordinatrice de bassin, vendredi 15 novembre.

La référence aux études HMUC insatisfaisante

La stratégie d’évaluation des volumes prélevables est un texte réglementaire signé par la préfète de bassin. Son objectif est de cadrer, sur les territoires en déséquilibre quantitatif, une méthode commune pour déterminer des volumes prélevables pour chaque usage : eau potable, agriculture, industrie, tout en permettant le fonctionnement des milieux aquatiques. La préfète de bassin, Sophie Brocas, a choisi la méthode imposée par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne dans son document de planification de la gestion de l’eau, le Sdage 2022-2027 : celle des études Hydrologie, milieux, usages et climat (HMUC).

Des bureaux d’études à la traîne

Le problème est que les bureaux d’études peinent à réaliser ces nouvelles études : manque de budget, manque de données, manque de connaissance fine du terrain, choix des critères pour faire tourner les modèles… Charles Pontoizeau, élu FRSEA Pays-de-la-Loire, interpelle : « Comment faire pour avancer quand les fondations sont bancales ? » Les réponses se tournent systématiquement vers une baisse des volumes prélevables pour l’agriculture, voire également pour l’industrie, y compris sur des zones peu tendues. C’est le cas sur le bassin du Fouzon, dans l’Indre. « On a l’impression qu’il y a une instrumentalisation de la méthode contre l’agriculture », assène Nicolas Sterlin, président de la FNSEA Centre-Val de Loire, « une étude des impacts socio-­économiques sur l’agriculture est vitale : un agriculteur ne peut pas attendre des années avant d’avoir des solutions ».

Des décisions reportées aux instances locales

Pour la préfète, toutes les décisions doivent être prises en Commission locale de l’eau (CLE) : « Il faut bien choisir son président » avant d’ajouter « il faut se défendre ». C’est bien compliqué dans certains cas, comme les élus agricoles ont pu l’expérimenter sur le Clain ou sur le bassin de la Creuse, avec un président de CLE tout sauf enclin à la discussion. « La concertation devait apaiser les conflits mais c’est l’inverse », constate Charles Pontoizeau, avant de poursuivre : « On entend des discours inquiétants assénant qu’il faut arrêter l’irrigation. Certains sont déjà en train de choisir à notre place ce qu’on fait de l’eau ».

Simplification à l’extrême

Sur le bassin de la Creuse, de nouveaux seuils de gestion de la sécheresse sont proposés : c’est simple, les cours d’eau seraient tous systématiquement en crise, même quand il pleut. L’administration joue bien là le jeu de la simplification : plus besoin de gérer les quotas d’eau quand prélever sera interdit. Aucune réaction de la préfète, son objectif est bien de « sortir de la gestion de crise » en passant par l’attribution de quotas d’eau limités. Selon Sophie Brocas, « un accompagnement sera nécessaire, c’est une révolution ». À force de garder des œillères, c’est bien cela qui risque de se passer, mais avec un grand R.

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