Enseignement
Recherche candidats désespérément
Les établissements d'enseignement agricole sont confrontés à une difficulté croissante : la pénurie d'enseignants.
Les établissements d'enseignement agricole sont confrontés à une difficulté croissante : la pénurie d'enseignants.
2 ans et demi. C'est le temps qu'il a fallu pour recruter un professeur d'agroéquipement au Lycée agricole privé (LAP) Sully de Magnanville (Yvelines). Une situation qui est loin d'être un cas isolé. « Nous n'échappons pas à ce contexte global de pénurie d'enseignants, constate ainsi Yves Guy, directeur de l'Agrocampus de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). En ce moment, alors que nous sommes au mois de février, j'ai encore quelques heures de cours pour lesquelles la situation n'est pas satisfaisante ». Au Lycée Nature & services de Sannois (Val-d'Oise), c'est un professeur d'histoire qui manque. Ailleurs, ce sont des enseignants de mécanique ou d'agronomie. « Que ce soient des nouveaux professeurs ou des remplaçants, il est devenu très compliqué de trouver des candidats », soupire Sébastien Mingot, directeur du LAP Sully.
Diverses raisons
Plusieurs raisons se combinent pour expliquer cela. « Il y a un désamour envers le métier d'enseignant, encore plus en agriculture », constate Sébastien Mingot. Autre difficulté quasi insurmontable : la rémunération. « Trop faible pour payer un loyer ou rembourser un emprunt à proximité de nos établissements », estime Yves Guy. Pas assez compétitive face au privé : difficile de choisir un poste d'enseignement rémunéré 1 500 euros net pour un ingénieur qui gagnerait trois fois plus dans le privé.
Certes, il est désormais plus facile d'effectuer des remplacements rémunérés. Mais cela ne suffit pas, et n'est pas toujours souhaitable. Que dire d'un professeur de mathématiques qui assure à long terme des cours d'anglais, par exemple ? Alors les établissements se démènent pour essayer de séduire des candidats. Certains demandent aux parents d'élèves si une reconversion dans l'enseignement ne les tenterait pas. D'autres organisent des « job dating » pour recruter des contractuels. « Pour notre part, nous demandons à nos anciens élèves de revenir », raconte Sébastien Mingot, qui a réussi à en convaincre trois ou quatre. Les directeurs d'établissements misent non seulement sur d'éventuelles vocations, mais aussi sur les conditions d'emploi qui favorisent la vie de famille et l'autonomie d'organisation. Ils se montrent prêts à étudier toute candidature. Avis aux intéressés.
Cet article fait partie d'un dossier Enseignement