Arboriculture
Prunes : une campagne 2024 marquée par la forte pluviométrie
La météo estivale a été particulièrement capricieuse dans le Loiret. Entre pics de chaleur et épisodes orageux, les arboriculteurs ont dû s'adapter pour récolter dans de bonnes conditions.
La météo estivale a été particulièrement capricieuse dans le Loiret. Entre pics de chaleur et épisodes orageux, les arboriculteurs ont dû s'adapter pour récolter dans de bonnes conditions.
Installé à Cléry-Saint-André depuis 2008 sur la ferme familiale, Gabriel Beaulieu produit des céréales (blé, colza, maïs et orge), des plants de pommes de terre et de miscanthus, ainsi que des asperges et des fruits. Il consacre deux hectares de son exploitation à la culture de prunes. « À leur époque, mes parents travaillaient déjà avec de la mirabelle, de la Stanley, et différentes variétés de reines-claudes : la dorée, la violette, et la reine-claude de Bavay », explique le jeune agriculteur.
Pour élargir sa gamme et limiter les risques liés au climat et aux ravageurs, Gabriel Beaulieu a décidé d'implanter de nouvelles variétés : « Je produis désormais de la reine-claude d’Oullins — plus précoce que les autres variétés de reines-claudes —, de la Valérie, de la Black amber, de la Valor, et de l'Anne gold, une prune japonaise ». Accompagné cette année par cinq saisonniers, l'arboriculteur a démarré sa récolte à la fin du mois de juillet, alors que les températures grimpaient brusquement dans le Loiret, et la termine en ce moment même, entre quelques épisodes pluvieux.
Les dégâts de la pluie sur les pruniers
En début de récolte, les pruniers de Gabriel Beaulieu étaient particulièrement bien garnis. La quantité de fruits sur ses arbres était impressionnante. « Certaines branches ont même cassé sous le poids des prunes », se réjouissait-il.
Malgré cette bonne récolte en perspective, la forte pluviométrie de cette dernière campagne a laissé des traces sur les prunes de son verger. Gabriel Beaulieu le remarque notamment lorsqu'il doit séparer les prunes abîmées, des lots destinés à la vente directe et aux producteurs locaux. « En triant, j’obtiens habituellement une cagette de confiture toutes les 20 à 25 cagettes, détaille-t-il. Cette année, une cagette de prunes à confiture est complétée toutes les huit cagettes ».
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Toujours à cause des pluies, certaines de ses variétés de prunes sont couvertes de taches de tavelure. Provoquée par un champignon, la tavelurese développe surtout lors des printemps humides et frais, comme ça a été le cas cette année. « Même si cela n'est pas dérangeant dans mon cas, puisque je vends mes fruits en vente directe, j'ai tout de même constaté que mes prunes étaient davantage sujettes aux maladies », raconte Gabriel Beaulieu.
De plus, la production de prunes reste aléatoire d'une année à l'autre. « Comme pour les pommiers et les poiriers, si je produis beaucoup de prunes cette année, l’année prochaine sera certainement plus calme », précise-t-il.
Heureusement pour l'ex-président des Jeunes agriculteurs du Loiret, la récolte se déroule bien pour le moment. Lors des forts pics de chaleur, lui et son équipe récoltaient tôt le matin pour ne pas être trop impactés par les températures. Aujourd'hui, il leur reste encore à cueillir les prunes Stanley et reine-claude de Bavay, plus sensibles à l'éclatement que les autres. « Je croise les doigts », conclut Gabriel Beaulieu.