Produits alimentaires locaux : notion et attentes à préciser
La commission agriculture du Ceser Île-de-France a soumis au vote son projet d’avis sur la définition d’un produit local, en session plénière, le 14 septembre au siège de la Région à Saint-Ouen.
La commission agriculture du Ceser Île-de-France a soumis au vote son projet d’avis sur la définition d’un produit local, en session plénière, le 14 septembre au siège de la Région à Saint-Ouen.
Mercredi 14 septembre, le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser Île-de-France) a voté à une quasi-unanimité une position sur la définition d’un produit local. L’initiative a été prise par la commission agriculture, ruralité et espaces naturels du Ceser Île-de-France, présidée par Hervé Billet, secrétaire général de la chambre d’Agriculture en charge des sujets économie-filières. Les travaux de cette auto-saisine, démarrés à l’automne 2021 auront duré près d’une année et conduit à l’audition de différents experts, dont les services de la chambre d’Agriculture, Île-de-France terre de saveurs (organisme affilié à la Région qui anime la marque Produit en Île-de-France) ou encore des acteurs de la grande distribution. Le rapporteur de l’avis, Anne-Marie Masure, avocate de profession et investie au sein d’UFC que choisir, a brillamment porté les résultats des travaux de la commission.
Deux définitions selon le public visé
Le Ceser propose d’adopter deux définitions différentes selon le public visé :
- pour les produits destinés aux consommateurs privés, il propose que « produit alimentaire local » signifie une distance limitée à 70 kilomètres maximum entre le lieu de production et le lieu de vente ;
- pour les produits destinés aux marchés publics et à la transformation agroalimentaire, il propose que « produit alimentaire local » signifie un produit issu du territoire de la région Île-de-France étendu aux cantons limitrophes (conformément à la motion chambre d’Agriculture de novembre 2021).
Le projet d’avis souligne par ailleurs les limites des circuits de proximité, à savoir qu’un produit local n’est pas systématiquement synonyme de qualité gustative ou environnementale, avec des circuits logistiques parfois sous-optimisés.
Les membres du Ceser qui se sont exprimés durant la séance en réaction à la présentation ont souligné les préoccupations des consommateurs. Parmi elles, l’enjeu de renforcer l’autonomie alimentaire (pour éviter les pénuries quelle qu’en soit la cause : aléas climatiques, géopolitiques…), des produits frais et bons pour la santé (bonne qualité nutritive et gustative), la traçabilité (accès au producteur et donc à une certaine connaissance de ses pratiques), et bien sûr l’accessibilité, dans un contexte inflationniste avec des prix de produits locaux en moyenne 10 % plus chers, un écart jugé raisonnable par rapport au produit bio en moyenne 30 % plus onéreux et de fait pas à la portée de toutes les bourses.
Les objectifs de la Région Île-de-France inscrits dans le Programme alimentaire régional voté en février 2021 sont rappelés par le Ceser. À savoir qu’il est visé d’ici 2024 100 % de la restauration scolaire approvisionnée en produits locaux, dont 50 % de bio, et pour 2030 de multiplier par cinq la part de produits d’origine Île-de-France dans l’alimentation des Franciliens.
Le chemin à parcourir a été illustré par l’exemple d’un regroupement de commandes sous forme associative de 57 lycées, comprenant des lots de plusieurs centaines de milliers d’euros, mais dont la ligne budgétaire réservée aux produits locaux s’élève à 10 000 euros seulement.
Consulter l’avis et le rapport complet du Ceser.