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Prix insoutenables pour les éleveurs laitiers : la FDSEA 45 monte au créneau

Alors que les mobilisations des éleveurs se multipliaient dans le grand Ouest, la FDSEA 45 souhaite à son tour remettre les pendules à l’heure et rétablir la vérité sur la situation des éleveurs loirétains.

© Echange avec la directrice du Auchan de Gien.

Pourquoi Lactalis ruine les éleveurs ?

Lactalis est le numéro 1 français et européen avec 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Son PDG,  Emmanuel Besnier,  est la huitième fortune de France, une  fortune,  pris dans la poche des paysans. Plus connu pour ses marques comme Lactel, Bridel ou Président, le groupe est en effet le plus mauvais payeur de lait en France ! Au lieu d’être moteur pour la filière,  Lactalis  tire les prix vers le bas et ignore ses éleveurs. Or si le groupe fait un geste en faveur des producteurs, les autres entreprises n’auront pas d’autre choix que de le suivre.

La Preuve en chiffres !

Lactalis propose en ce moment comme prix de base en Région Centre  262.12  euros les 1.000 litres de lait contre 352.32 € en juillet 2015 (la baisse étant due à un déséquilibre du marché et une surproduction mondiale). En tout ce sont donc près de 88 € de moins qu’avec l’un de ses concurrents. Or, pour produire 1000 litres de lait, il  faut à l’éleveur débourser environ
360 euros. Pendant ce temps, les autres laiteries loirétaines affichent un prix de base compris entre 265 et 350 €/1000 L pour le mois d’août.

Pour rappel, le prix de base correspond au prix issu des indicateurs CNIEL  auquel s’ajoutent des ajustements conjoncturels. A ce prix de base, peuvent donc s’ajouter des primes ou se soustraire différentes pénalités.

Autant dire qu’aujourd’hui, les éleveurs laitiers produisent du lait pour rien !

Les grandes entreprises de la filière annoncent des résultats nets très excédentaires, d’autres reportent leurs annonces ou préfèrent payer une amende pour ne pas montrer le profit réalisé sur le dos des éleveurs. Ce n’est plus tenable, il faut retrouver de la valeur dans tous les sens du terme et mettre en avant les hommes et non pas le chiffre d’affaires !

Une situation des éleveurs laitiers loirétains plus que critique

Baisse du prix du lait, augmentation des charges, auxquelles s’ajoutent les intempéries du mois de mai et la sécheresse de juillet conduisant à l’impossibilité de levée du maïs pour nourrir les bêtes et à donc à une baisse de la qualité du lait : trop c’est trop, la coupe est pleine pour les producteurs !

Si rien n’est fait, de nombreux éleveurs laitiers vont arrêter la production avec des conséquences importantes pour l’économie et l’organisation de nos territoires.

Nous, FDSEA 45 nous avons envie de croire en l’avenir de nos éleveurs et attendons donc des coopératives et du gouvernement des solutions de sortie de crise.  Pour la FDSEA 45 il faut :

• Stopper la spirale à la baisse des prix du lait

Il faut arrêter cette spirale à la baisse provoquée par les entreprises.

Suite aux actions menées par la profession, les distributeurs se sont engagés dans la charte de valeurs de la FNPL mais les industriels refusent toujours d’y adhérer. La charte laitière de la FNPL vise à maintenir une valeur d’équilibre tout au long de la filière.

Tous les industriels et Lactalis en premier doivent reconnaitre le travail réalisé par le syndicalisme au travers de la charte et le répercuter sur le prix payé aux producteurs.

Les signataires de la charte doivent respecter leur engagement pour maintenir un niveau de valorisation sur le marché intérieur.

• Soutenir les producteurs de lait

Ensuite nos demandes portent vers l’ensemble des partenaires de la filière et des pouvoirs publics. Les producteurs de lait ont besoin de solidarité des partenaires de la filière pour passer ce cap difficile. Les pouvoirs publics doivent également accompagner les producteurs.Identifier l’origine du lait

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs travaillent pour une mise en œuvre d’un logo «produits laitiers Français». Le projet de décret sur l’expérimentation de l’étiquetage de l’origine du lait ne concerne finalement que le lait dans les produits laitiers.

Nous demandons que l’expérimentation porte également sur les autres produits de l’industrie agroalimentaire (biscuit, plats cuisinés…).

• La Loi SAPIN 2 doit permettre de renforcer le pouvoir des éleveurs, notamment à travers les OP

Le projet de loi SAPIN 2 doit être voté en l’état car il invite à la transparence dans les relations commerciales (tant sur la transmission d’informations entre une OP et un acheteur, qu’entre la transformation et la distribution). Il vise également à assainir les relations commerciales de la production à la distribution. Enfin il a pour ambition de renforcer le maillon de la production en introduisant la notion d’accord-cadre entre une organisation de producteurs ayant la possibilité de négocier collectivement leurs contrats et un acheteur. De par cette loi, les entreprises auront ainsi l’obligation d’afficher leurs résultats.

Ce projet de Loi fait l’objet d’un lobbying contraire fort des transformateurs. Nous dénonçons ainsi l’ambition de Lactalis d’user de «sa capacité de lobbying» pour «vider» le projet de loi Sapin II de ses «dispositions en faveur de la filière laitière. En Région Centre, quatre sénateurs ont ainsi examiné cette loi et la FDSEA 45 a été partie prenante du lobbying.

Enfin, si la mobilisation des régions de la Loire et de l’Ouest contre Lactalis s’intensifie en ce moment, la FDSEA 45 constate un manque de motivation sur d’autres laiteries qu’elles gardent dans le collimateur. Nous n’hésiterons pas à nous mobiliser !

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