Colza
Prédire les vols du charançon grâce à un OAD
Le 19 janvier, lors de sa rencontre technique organisée en Centre-Val de Loire, Terres Inovia dévoilait son Outil d'aide à la décision (OAD) prédictif pour l'arrivée du charançon de la tige du colza.
Le 19 janvier, lors de sa rencontre technique organisée en Centre-Val de Loire, Terres Inovia dévoilait son Outil d'aide à la décision (OAD) prédictif pour l'arrivée du charançon de la tige du colza.
Terres Inovia conseille de traiter le charançon de la tige du colza dans un délai de huit jours après les premières apparitions du ravageur en cuvette jaune ou relayées dans le Bulletin de santé du végétal (BSV). « Il ne faut pas précipiter le traitement, explique par ailleurs Quentin Legros, ingénieur spécialisé en ravageurs du colza chez Terres Inovia. Les femelles sont sexuellement immatures à l’arrivée sur les parcelles et les pontes ne sont problématiques que si elles prennent place pendant l’élongation de la tige ». De plus, la détection du charançon de la tige du colza demeure imprécise. « Les captures en cuvette sont très hétérogènes au sein même d’une parcelle. L’observation d’une cuvette unique ne donne pas forcément une idée claire de l’état du vol », précise l’ingénieur.
Un outil intuitif
Aussi, l’institut technique a développé un outil prédictif de la date d’arrivée de l’insecte sur une parcelle. Ce modèle statistique de prédiction des vols du ravageur s'appuie sur les données collectées dans Vigicultures® et VGObs'® depuis 2011 dans toutes les régions où sont publiés les BSV. Le principe de l’outil est simple : l’utilisateur sélectionne une commune afin d’obtenir l’évolution de la probabilité d’y rencontrer le ravageur. Les prédictions s’étendent du 1er janvier jusqu’à sept jours après la date d’utilisation de l’outil. « Le graphique édite également un seuil d’alerte, souligne Quentin Legros. Si la probabilité dépasse le seuil d’alerte, il a de très fortes chances que le charançon soit présent sur les parcelles ». L’Outil d'aide à la décision (OAD) permet aussi d’afficher les résultats sous forme de carte. Le risque est alors représenté par un code couleur indiquant l’indice de risque sur tout le territoire à une date donnée. L’utilisateur peut y retrouver les estimations jusqu’à sept jours après la date d’utilisation de l’outil.
Bientôt de nouveaux insectes
En perspective à ce travail, Terre Inovia devrait ajouter de nouveaux insectes dans l’outil tel que le charançon du bourgeon terminal qui devrait être intégré d’ici l’automne prochain. L’institut technique aimerait aussi compléter le dispositif par la prédiction des dates de franchissement des différents stades phénologiques. « Il ne s’agirait plus seulement d’estimer la date d’arrivée de l’insecte sur la parcelle, mais de prédire les premières pontes, les franchissements des seuils d’alerte, ainsi que l’abondance de l’insecte sur la parcelle », indique Quentin Legros.
Terres Inovia rappelle cependant que « les informations prédites par les outils ne tiennent pas compte des spécificités de chaque parcelle et ne dispensent pas de la surveillance au champ ».