Pommes/poires : une bonne qualité pour une moindre quantité
La récolte 2022 dans les vergers s’annonce compliquée pour certains exploitants agricoles qui ont subi de plein fouet les aléas climatiques. André Cellier revient sur cette campagne 2022.
La récolte 2022 dans les vergers s’annonce compliquée pour certains exploitants agricoles qui ont subi de plein fouet les aléas climatiques. André Cellier revient sur cette campagne 2022.
Les vergers de pommes et de poires en Loir-et-Cher ont été pour beaucoup d’exploitations touchées par les aléas climatiques. « Cette année, on a vraiment eu le droit à tout, entre le gel, les fortes températures, la sécheresse et la grêle, on n’a vraiment pas été épargnés », insiste André Cellier, arboriculteur à Mont-Près-Chambord. En effet, l’exploitation de l’arboriculteur a été fortement impactée par la grêle. « J'ai 50 à 70 % de pertes sur l’ensemble de mes 7,5 hectares de vergers », précise-t-il. Le gel aussi avait déjà causé quelques problèmes dès le début du printemps. « Le gel cette année a été moins méchant que l’année précédente mais j'ai tout de même dû investir 5 000 euros dans les bougies », déplore André Cellier.
Vente à la cueillette
Face à ces difficultés, l’arboriculteur a décidé de prendre les choses en main et ainsi proposer sur trois week-ends de la vente en cueillette directement dans le verger. « C’est une idée que j’avais eu depuis longtemps, mais c’est véritablement la grêle de cette année qui m’a motivé à lancer ce projet », détaille-t-il. D’une idée, naît un succès, car sur les trois week-ends, ce sont 17 tonnes de pommes et de poires qui ont été cueillies par les visiteurs. D’ailleurs, face à cette réussite, André Cellier n’est pas contre proposer la même chose les années à venir, même sans impact de grêle.
Des dégâts sur les fruits
Lorsque l’on se promène dans les vergers d’André Cellier, on remarque que la majorité des fruits sont abîmés à la fois par « des coups de chaud, des impacts de grêle ou encore des trous causés par les frelons asiatiques comme européens qui cette année plus que les autres ont été très dérangeants », explique l’arboriculteur.
Les chiffres des récoltes 2022 d’André Cellier sont révélateurs. « Lors d’une année normale, on récolte à peu près 150 tonnes de fruits, pommes et poires réunies, alors que cette année, on va être autour des 6 ou 7 tonnes pour les poires et presque 60 tonnes pour les pommes », détaille, résigné, l’exploitant agricole.
15 jours d’avance pour les récoltes
Il a également été obligatoire pour André Cellier de s’organiser et de commencer les récoltes avec quinze jours d’avance par rapport à l'année dernière. La sécheresse est la première cause de l’avancée des récoltes de cette année. « Pour la poire william, on a commencé le 4 août cette année alors qu’on avait commencé le 19 août l’année précédente. Pour les pommes, c’était le 16 août cette année contre le 31 août en 2021 », explique l’arboriculteur. Mais ce dernier s'habitue à l’avancée des récoltes car « elles se font de plus en plus tôt depuis plusieurs années ».
Malgré ces événements compliqués, André Cellier reste optimiste : « Dans l’ensemble, on n’a pas à se plaindre, même si on a que 50 % de fruits, ce sont de bons fruits, bien sucrés et bien formés », même s'il reconnaît que « la grêle a été difficile ».
L’énergie, source d’inquiétude
Concernant l’avenir, l’arboriculteur redoute énormément les hausses du coût de l’énergie. « Nous sommes actuellement à 6 000 euros d’électricité à l’année pour la conservation de nos fruits. J’ai bien peur que pour la campagne qui arrive nous soyons à plus de 10 000 euros », déplore André Cellier. En plus de l’énergie, c'est également le coût des engrais qui va augmenter, « avec des chiffres qui passent du simple au double pour les engrais organiques. Et nous, de notre côté, on ne peut pas répercuter ces hausses sur les consommateurs », redoute-t-il.
C’est une récolte 2022 mitigée qui va bientôt se terminer sur l’exploitation d’André Cellier avec de fortes incertitudes pour la prochaine campagne.