Arboriculture
Pommes et poires bio écoulées à 100 % en vente directe
Installé à Jutigny, Pierre-Marie Fahy produit des pommes et poires à couteau ainsi que pour le jus. Il fabrique également des produits dérivés (vinaigre et gelée de pomme) et réalise des prestations en fabricant du jus de pomme pour des tiers.
Installé à Jutigny, Pierre-Marie Fahy produit des pommes et poires à couteau ainsi que pour le jus. Il fabrique également des produits dérivés (vinaigre et gelée de pomme) et réalise des prestations en fabricant du jus de pomme pour des tiers.
Jeune agriculteur de 29 ans, Pierre-Marie Fahy a repris depuis novembre 2018 un verger de six hectares à Jutigny après avoir été associé durant quatre ans d’une structure familiale. Si la production de pommes et poires à couteau représente l’activité principale de son exploitation, il diversifie son activité avec la production de jus de pomme 100 % pasteurisé avec les fruits d’un verger de deux hectares qu’il possède à proximité de Coulommiers et avec la fabrication de produits dérivés — 18 0000 bouteilles de vinaigre de cidre et, nouveauté cette automne, 2 000 pots de gelée de pomme. Il a d'ailleurs mené un gros travail lors de l’élaboration de la recette afin d’allier saveur et consistance. Il produit également du jus de pomme pour des tiers sous la forme de prestation de service.
Dans le verger, conduit en agriculture biologique, la cueillette a débuté au 15 août et s’achève en cette fin novembre. 2020 est une excellente année pour la production de pommes. Avec plus de 70 t de pommes récoltées, le verger bat des records après une année 2019 noire où seulement 800 kg de fruits ont été cueillis. « Et la qualité a suivi. Seul bémol, les fruits sont de petits calibres car il y en a beaucoup. Nous avons éclairci dans toutes les variétés mais deux passages auraient été nécessaires, explique Pierre-Marie Fahy. La météo a été très favorable. Nous n’avons pas subi de gel au printemps. Et lors de la semaine plus fraîche courant mai, une tour (moteur qui brasse de l’air et perturbe le courant pour remonter la température de près de 4 °C) et la chaudière à gaz (gain de 8 °C) pour les 50 ares de poiriers les plus éloignés ont suffi ».
Afin de suivre au mieux le temps, il est équipé d’une station météo qui envoie des alarmes quand le seuil de degrés humides est atteint. Quant à la pression maladie et insectes, elle a été quasi nulle. « Toutefois, malgré mon système d’irrigation, les arbres ont souffert et je crains que le potentiel de l’année suivante soit entamé », précise l’agriculteur.
Si le jus de pomme est produit uniquement à partir de variétés locales, concernant les pommes à couteau, ce sont des variétés récentes (Royal gala, Fuji, Estival) qui sont plus résistantes à la tavelure (champignon), source de problèmes de conservation. Lors du stockage, le champignon sèche et fait pourrir le fruit. Pour les poires, la principale difficulté réside dans la conservation.
Sa production est écoulée en vente directe à 90 % dans dix-huit Amap en petite couronne parisienne et le reste chez des revendeurs/boutiques à la ferme, épiceries fines. Pour le jus de pomme, 50 % sont commercialisés via les Amap. Ces dernières vendent les poires et pommes sous forme de corbeilles de fruits (100 kg/an) réparties en dix distributions de 10 kg toutes les dix semaines. Le client peut choisir l’option corbeille complète, demi ou quart.
Outre son père, deux saisonniers viennent lui prêter main-forte sur l’exploitation. Quand la récolte est finie, l’activité est permanente et en toute saison : lavage, taille en trois fois « pour échelonner et en cas de coup de froid, la partie non taillée a plus de fruits potentiellement », surveillance… S’il bénéficie du suivi technique du cédant, il envisage d’en souscrire un à l’avenir.
Alors que le verger, créé il y a trente-cinq ans (en bio depuis dix ans), s’est agrandi progressivement, un quart du verger est productif mais vieillissant. Dans le futur il devra envisager de nouvelles plantations.
L.G.-D.