Philippe Dekker : « Zéro chiffre d’affaires et une règle d’or, le respect total du confinement »
À Bernay-Vilbert (Seine-et-Marne), l’entreprise de l’horticulteur Philippe Dekker ne réalise aucune vente depuis le début du confinement.
« Dès le vendredi 13 mars, on sentait la pression monter. Au regard des informations qui circulaient et de ce qui se passait en Chine, on comprenait que nous n’allions pas passer à travers le confinement. Dès le mardi 17 mars au soir, la pavillon plantes, fleurs et décors du Min de Rungis a fermé ses portes », souligne en préambule Philippe Dekker, horticulteur à Bernay-Vilbert qui commercialise 85 % de sa production sur le marché de Rungis.
Spécialisé dans les plantes bisannuelles, de boutures, à massifs et les jardinières, l’horticulteur a détruit toute la production qui devait être commercialisée à cette date et depuis son chiffre d’affaires est réduit à zéro.
Malgré ce contexte difficile, Philippe Dekker respecte une règle d’or : le confinement. « Je refuse toutes les ventes possibles car je ne veux pas être responsable d’une quelconque infection. Nous avons déjà eu des chiffres d’affaires ridicules à cette époque. Il faut être solidaire ».
Par contre, le chauffage a été arrêté dans les serres pour travailler à froid et les parois ont été recouvertes de peinture blanche afin de ralentir la pousse des végétaux et patienter jusqu’à la fin du confinement.
Aujourd’hui, l’horticulteur vise un déconfinement mesuré vers la mi-mai et une perte de chiffre d’affaires estimée à 50 000-60 000 euros. S’il réalise des déclarations de pertes prévisionnelles chaque semaine, il n’espère pas grand-chose des aides de l’État.
Contrairement à certains de ses collègues, sa structure est amortie, il lui est donc plus facile de passer cette énième crise.
À l’intérieur des serres, la vie continue. L’un de ses salariés qui ne souhaitait pas s’arrêter est présent et travaille de manière isolée.
En cette période difficile, la réaction de la grande majorité de ses clients lui a fait chaud au cœur. La plupart d’entre eux ont envoyé un message de soutien quant ils ont annoncé la fermeture du Min de Rungis.
Laurence Goudet-Dupuis