Tribune
« Pas de transition sous pression ! »
S’il y a bien une chose que l’agriculture française a su faire au cours des sept dernières décennies, c’est répondre présent pour relever les défis qui lui sont assignés. La FNSEA 45 et JA 45 prennent la plume pour le rappeler.
S’il y a bien une chose que l’agriculture française a su faire au cours des sept dernières décennies, c’est répondre présent pour relever les défis qui lui sont assignés. La FNSEA 45 et JA 45 prennent la plume pour le rappeler.
« De l’effort de nourrir une population en expansion dans l’après-Seconde guerre mondiale à la continuité de son activité dans un monde mis à l’arrêt par la pandémie mondiale de Covid, en passant par la montée en gamme pour répondre aux attentes de consommateurs de plus en plus exigeants, tout en contribuant aux grands équilibres alimentaires mondiaux, nous, agricultrices et agriculteurs, avons répondu présent.
Nous avons répondu présent pour engager un grand mouvement d’adaptation de nos pratiques agricoles vers plus de durabilité, vers plus de résilience pour lutter contre le changement climatique, tout en œuvrant pour restaurer la souveraineté alimentaire de la France et pour assurer le renouvellement des générations.
Nous répondons aujourd’hui encore présent pour prendre toute notre part à la planification écologique, pour décarboner notre propre activité et participer à la décarbonation en France et en Europe d’autres activités économiques par la production de biomasse…
Nous avons toujours préféré l’ambition à la pression, car la réussite de l’agriculture passe nécessairement par une vraie vision d’avenir qui permet un mouvement de fond et de masse.
Or, à ce jour, la seule perspective qui nous est offerte est la surenchère normative, la surtransposition comme seule la France en a le secret. Elle s’engage sur la voie de la fiscalité écologique punitive quand l’agriculture demande des trajectoires d’accompagnement. Les niveaux d’importations alimentaires ne cessent d’augmenter et la France laisse sans réagir entrer sur le territoire européen des productions moins distantes sur le plan écologique que les nôtres… Agriculteurs et consommateurs sont perdants, les premiers dans leurs revenus et leurs capacités d’investissement, les seconds dans leurs attentes d’une alimentation sûre, saine et durable.
La ferme France n’en peut plus des injonctions contradictoires, des décisions court-termistes ou basées sur une idéologie qui ne prend même pas la peine d’en référer à la science, ni même à la réalité de notre modèle agricole. Et c’est ainsi que l’on pense motiver les générations futures à entreprendre en agriculture ? Pas de transition sous pression !
C’est pourquoi nous avons appelé nos agricultrices et agriculteurs à se rassembler, mardi 21 novembre, sous le message ''On marche sur la tête !''. Ensemble, en retournant les panneaux des collectivités loirétaines, nous avons voulu dénoncer les injonctions contradictoires du gouvernement. Nous avons porté devant les citoyens, l’administration, notre cri de révolte. Nous réclamons que le Président de la République tienne sa parole, et donne à l’agriculture française les moyens, tous les moyens, d’être pleinement actrice dans les enjeux alimentaires, énergétiques et environnementaux d’avenir. »
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