Mercredi 25 mai se tenait à Meaux la 77e assemblée générale de la FDSEA 77, sous la présidence de Cyrille Milard.
Ouverte par le président cantonal Jérôme Rocher, la partie statutaire s’est poursuivie par la présentation des comptes par la trésorière Charline Corman, via une vidéo. Les données présentées laissent apparaître une situation financière qualifiée de sereine avec la reconquête de plus de 3 300 hectares en un an.
Outre la ratification et l’élection des membres du conseil d’administration de la FDSEA 77, un long moment a été consacré aux questions des cantons sur des sujets aussi variés que la cohabitation avec les néoruraux, les dégâts de corbeaux et de pigeons, la future Pac et plus particulièrement la BCAE 8, les mesures fiscales, les dépôts sauvages…
Dans un second temps, un message du maire de Meaux, Jean-François Copé, a été diffusé avant de laisser place au rapport d’activité vidéo montrant une FDSEA 77 active sur tous les fronts. « Dans ce contexte difficile, vous avez besoin d'un syndicat fort et votre FDSEA est là pour cela », a conclu Cyrille Milard. Ont suivi les allocutions officielles de la vice-présidente de la Région Île-de-France en charge de l’agriculture et de l’alimentation, Valérie Lacroute, et du président du Département, Jean-François Parigi, avant la table ronde « Souveraineté alimentaire et Pac, un défi à notre portée » animée par Laurence Fournier, en présence de Sébastien Abis, directeur général du club Déméter, et Damien Greffin, membre du bureau de la FNSEA.
Le mot de la fin est revenu au président de la FDSEA 77, Cyrille Milard : « En plus de réaliser une fresque pour le Tour de France féminin — qui passera en Seine-et-Marne le 25 juillet — en partenariat avec le Département, d’autres sujets plus sérieux seront à mener de front ces prochains mois : négocier la prochaine Directive nitrates, négocier les retraites aux côtés des anciens exploitants pour atteindre au minimum le Smic, faire disparaître le retour de la jachère obligatoire, soutenir l’agriculture biologique et permettre aux jeunes générations de trouver toute leur place dans cette grande famille qu’est la FDSEA ».
Le nouveau conseil d'administration
L'assemblée générale 2022 de la FDSEA 77 étant élective, un nouveau conseil d'administration se met en place.
Il se compose :
• de membres de droit :
- les 27 présidents de canton ratifiés : Sébastien Guérinot, Mathieu Beaudoin, Philippe Girardot, Benoit Timbert, Eldric Giraut, Olivier Flé, Cédric Thomas, Christophe Lebecque, Christophe Parent, Jean-Michel Ballaguet, Olivier George, Laurent Désert, Charline Corman, Jean-Baptiste Benoist, Bruno Lanneau/Thomas Joigneau, Christophe Duflocq, Franck Fournier, Olivier Thuegaz, Pascal Verrièle, Bertrand Remond, Sébastien Dromigny, Henry Canault, Vincent Bouvrain, Sébastien Delorozoy, Brigitte Cant, Jacques-Olivier Desforges, Fabien Bouron ;
- les représentants des sections bailleurs, preneurs et anciens : Edouard Denormandie, Franck Sendron et Monique Berthelot ;
- les représentants des productions animales et végétales : Frédéric Frot, Nicolas Vanpoucke, Pierre-Marie Fahy, Jean-Michel Buttner et Nicolas Roch ;
- les représentants des syndicats spécialisés : Régis Benoist, Bruno Picard, Jean-Philippe Garnot, Jean-Claude Pette et Franck Chardon ;
- cinq représentants JA : Pauline Simony, Arthur Courtier, Thibault Guilvert, Charles Pigot et Clément Torpier.
• de membres élus de la liste départementale représentant toutes les sensibilités du territoire : Charles-Auguste Benoist, Stephanie Bernard, Louis-Daniel Champy, Yves Coppé, Didier Crapart, Carole Cuypers, Brice De Bisschop, Charles De Bisschop, Laurence Fournier, Franck Gille, Gérard Gragy, Christine Hermans, Guillaume Lefort, Bernard Lenfant, Cyrille Milard, Raphaël Pladys, Romain Plouvier, Arnaud Rousseau et Samuel Vandaele.
Les membres de la commission statuts et conflits ont aussi été élus : Jean-Michel Ballaguet, Jean-Baptiste Benoist, Monique Berthelot, Yves Coppé, Olivier Flé, Franck Fournier, Jean-Philippe Garnot, Christine Hermans, Guillaume Lefort et Benoit Timbert.
Décoration
À l'issue de l'assemblée générale, Cyrille Milard (à g.) a remis les insignes de chevalier dans l'ordre du Mérite agricole au directeur de la FDSEA 77, Gurvan Le Gall (à d.). Cette nomination honore son implication auprès de la profession agricole seine-et-marnaise depuis vingt-deux ans.
Cyrille Milard clôt l'AG sur les problématiques actuelles
«Du masque à la boîte à œufs, de la barre d’acier à l’huile de tournesol, le monde s’arrête. À croire que les premières centrales d'achat s'appelent la Russie et l'Ukraine. La spéculation pousse l’inflation qui fait exploser nos charges. Nos certitudes, nos stratégies, nos repères sont formatés depuis le début de la crise. Il nous faut un nouveau logiciel économique et agricole », a rappelé Cyrille Milard, président de la FDSEA 77, avant d'évoquer le débat riche en enseignements qui venait de se dérouler.
« J’ai bien retenu que les ‘‘30 Glandeuses’’ étaient terminées et que la France allait devoir se remettre au travail. Les agriculteurs sont dans l’expectative face aux enjeux alimentaires mondiaux. Nos craintes sont concentrées sur l’effet ciseaux. À cela s’ajoute une Pac 2023 décorrélée du besoin alimentaire grandissant : il y a pourtant urgence ! Le pouvoir d’achat de nos concitoyens draine les politiques. Mais qui sont ces gens pour décréter le blocage des prix alimentaires sans bloquer les charges ? Quel mépris !
Nous sommes des professionnels, pas des jardiniers amateurs. Eux défendent les Zad, dégradent les bassines et vident les trains. Nous, paysans dans l’âme, on a les pieds sur terre à la FNSEA.
Ces mêmes gens ont le ventre plein et n’ont jamais rencontré ceux qui les nourrissent. L’entre-soi n’a jamais servi le monde et pourtant, ils ont le verbe facile et sont bercés de certitudes.
Ces dernières années, on a initié le changement de modèle en développant le bio. Quel courage, mes amis agriculteurs bio, d’avoir fait ce pas de côté. On parle pour la première fois de ‘‘déconversion’’ car le compte n’y est pas. Soyons prudents, les Français veulent surtout du pas cher !
Les belles promesses électorales sont souvent surprenantes : réinstallons 200 000 fermes… mais avec qui ? », interroge Cyrille Milard. La main-d’œuvre est centrale mais il est impossible de recruter.
De nombreux combats sont toujours en cours aujourd’hui.
La Charte riverains, pour répondre à l’obligation de ZNT (Zones de non-traitement), sera en consultation en juin pour une application à la rentrée. « Sur la base d’un cadrage national, elle répond aux exigences du Conseil d’État. Le gyrophare sera la norme : espérons que cela suffise ». Autre sujet, les procédures des soixante-treize gardés à vue, encore en cours : « La prochaine fois, nous ne serons pas doux comme des agneaux ». Concernant les NNI (néonicotinoïdes) sur betteraves, la question des successions culturales est un vrai frein à la diversité d’assolement. « L’Anses et le principe de précaution sont la gangrène de notre agriculture ! ».
« La souveraineté alimentaire est en train de devenir un principe fondamental où l’agriculture française est indéniable. Nous avons même l’ambition de l’inscrire dans la constitution.
Enfin, le Schéma directeur de la Région Île-de-France à vocation environnementale est en révision jusqu’en 2024. L’objectif de zéro artificialisation des sols nous va plutôt bien », a-t-il terminé.
Prochain rendez-vous le 7 juin pour l'élection du nouveau bureau de la FDSEA 77.