Opération de communication de la FDSEA 45 à la gare d’Orléans, pour dire Non à la distorsion de concurrence !
Vendredi 3 novembre à la gare d’Orléans, la FDSEA 45 s’est mobilisée pour montrer que l’Agriculture française n’est pas ce que certains veulent faire croire…
CETA, EGA, Glyphosate … maintenant sulfoxaflor, sans oublier la viande … autant de sujets polémiques qui animent nombre de diffuseurs d’alertes, qui critiquent ouvertement notre Agriculture, sans en comprendre ni les socles, ni les enjeux.
Vendredi 3 novembre, une équipe d’agriculteurs de la FDSEA 45 s’est donc mobilisée à la gare d’Orléans, pour alerter les usagers qui se rendent à Paris, sur la concurrence déloyale qui menace les filières agricoles françaises. Une belle occasion d’échanger librement avec les citoyens, sans remparts, tout en leur offrant un petit-déjeuner made in France accompagné d’un tract. Il s’agissait de montrer que l’Agriculture française ce n’est pas des fermes usines, une prise en compte limitée de l’environnement ou même de faibles charges sociales et fiscales comme cela se retrouve dans d’autres pays, mais bien au contraire, des fermes à taille humaine, un environnement respecté et un surplus de taxes ! L’occasion de promouvoir également l’excellence de la qualité sanitaire des productions françaises!
C’est que l’actualité a de quoi inquiéter…
En effet, des accords mondiaux passés ou à venir (CETA, Comprehensive Economic and Trade Agreement, MERCOSUR, marché commun du Sud), vont permettre l’arrivée sur le marché européen de produits à bas coûts élaborés à partir de normes qui sont loin d’être du même niveau d’exigence qu’en France. Par exemple, le biodiesel de soja argentin, OGM, produit dans des conditions différentes des nôtres (coût de de main d’œuvre, produits phytosanitaires autorisés en Argentine (dont le glyphosate !), interdits en France…) est importé sans problème sur le territoire européen, remettant en cause les emplois de la filière et la production de colza.
Autre exemple avec la viande bovine dans le CETA. Les contingents d’importation de viande bovine prévus dans l’accord représentent 10% du marché des morceaux nobles en Europe. Cela pourra avoir un impact à la baisse des prix jusqu’à 30 % d’après les estimations. De plus, au Canada, il n’y a pas de traçabilité tout au long de la vie de l’animal, les hormones sont utilisées quasi-systématiquement… Le rapport d’expert commandé par le Premier Ministre fait état de 46 substances actives interdites en Europe depuis longtemps qui sont toujours autorisées au Canada !
« Au fur et à mesure que les réglementations se cumulent, on s’aperçoit que d’un côté on rajoute des contraintes sur le dos des agriculteurs français et de l’autre côté, on continue d’importer des produits qui sont fabriqués avec des facteurs de production qui sont interdits à ces même agriculteurs français», enrage Cédric Benoist, président de la FDSEA 45. «C’est clairement hypocrite de la part du gouvernement, c’est faire preuve de cynisme et c’est mettre les agriculteurs français en difficulté financière », explique-t-il.
Ce qui est sûr, c’est que les travailleurs parisiens n’ont pas manqué de transmettre des
messages positifs aux agriculteurs mobilisés sur place, eux-mêmes ravis d’aller au-devant des habitants pour montrer la réalité de leur métier et dénoncer les pratiques déloyales.
Des usagers de la gare témoignent entre deux trains…
• Isabelle : « je n’achète pas de produits étrangers, car je me régale suffisamment avec les produits qui viennent de chez nous. Pour moi, c’est important de savoir ce que l’on met dans son ventre, et ça n’a pas de sens que le gouvernement français autorise l’importation de produits issus de pratiques bien différentes des nôtres ».
• Emmanuel : «Je fais tout pour éviter d’acheter des produits qui sont importés, car ça me tient à cœur de soutenir les agriculteurs français ! ».
• Sophia : « Je trouve dommage d’être peu informée de toutes les négociations commerciales en lien avec les matières premières agricoles qui sont signées par le gouvernement français ».