Open Agrifood 2016 : L’innovation sous toutes ses coutures
Les 16 et 17 novembre a eu lieu la 3ème édition d'Open Agrifood à Orléans. Présidé par Xavier Beulin, l’événement a choisi de placer cette année l'innovation au cœur des échanges.
Avec plus de 2 000 participants réunis, dont de nombreux étudiants, Open Agrifood commence peu à peu à trouver son rythme de croisière. Comment réussir à faire cohabiter, de la plus harmonieuse des manières, les grands opérateurs de l' «agrochaine» que sont les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs ? C'est tout le défi porté par cette nouvelle édition d'Open Agrifood tenue les 16 et 17 novembre dernier. Une 3ème édition placée sous le signe de l'innovation. A cette occasion, l'ensemble des acteurs des filières agricoles et agroalimentaires se sont retrouvés pour faire le point sur les avancées en termes de responsabilité sociale des entreprises et d'innovations en tous genres, dans le but de toujours mieux répondre aux attentes sociétales.
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, insiste sur l'importance du «dialogue» et de la «coresponsabilité» entre les différents maillons, et milite pour que «l'innovation ne se situe pas seulement dans les nouvelles technologies mais aussi dans la réorganisation des filières ».
De son côté, le vice-président de l’événement, Emmanuel Vasseneix, également directeur général de la laiterie LSDH, cible « le besoin de formation et d'éducation des jeunes » aux notions de nutrition et d'économie. Des intervenants français et étrangers venus partager leur expérience, s'accordaient enfin pour dire que l'innovation devait être considérée comme une opportunité de création de valeur et non comme une menace.
Débat sur le modèle agricole français
«Le problème de la France, c'est qu'on veut deux modèles : celui des grandes exploitations pour rivaliser avec les entreprises étrangères et celui du modèle familial», remarque Emmanuel Vasseneix. Ce dernier qui soutient, dans un même temps, que la distribution a «besoin de différenciation» dans un contexte marqué par une forte concurrence des plateformes de distribution numérique incarnées par la plus célèbre d'entre elles : le géant américain Amazon. Un chiffre inquiétant, cité lors d’échanges, interpelle. Près de 67 % des produits alimentaires seraient issus de 16 multinationales seulement. Cette concentration de l'offre empêche d'entrevoir pour l'heure l'équilibre tant revendiqué à la fois vis à vis des consommateurs et de ceux en amont de la chaîne.
Face à ces nouveaux rapports de force émergents, producteurs, industriels et distributeurs de type «traditionnels» ont donc tout intérêt à multiplier les synergies.
Marque « C'est qui le patron ?» : des résultats prometteurs Lancée fin octobre dernier en partenariat avec la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel, la marque « c'est qui le patron ? » semble donner des premiers signes encourageants. Vendue à 99 centimes d'euros la brique, près de 800 000 tonnes de lait sur 2 millions produites ont d'ores et déjà été vendues à Carrefour en l'espace de 15 jours. « On va ouvrir d'autres points de vente», assure Emmanuel Vasseneix. Relatif à la rémunération des éleveurs, le contrat annoncé a bien été rempli. «La paie de lait du mois d'octobre affiche 388 euros les 1 000 litres pour les producteurs contre 270 euros en moyenne sur l'ensemble du territoire», indique le directeur de la laiterie. Depuis l'annonce de cette campagne de responsabilisation du consommateur, Emmanuel Vasseneix affirme avoir relancé une dynamique positive de consommation du lait en France.