Interview
Charles Perdereau : « Nous voulons des actes ! »
Les premières grosses mobilisations ont pris de l’ampleur tout au long de ces derniers jours un peu partout en France. La montée de la colère n’épargne pas les JA Centre-Val de Loire qui se mettent en ordre de bataille. Charles Perdereau a répondu à nos questions à la veille des mouvements dans la région.
Les premières grosses mobilisations ont pris de l’ampleur tout au long de ces derniers jours un peu partout en France. La montée de la colère n’épargne pas les JA Centre-Val de Loire qui se mettent en ordre de bataille. Charles Perdereau a répondu à nos questions à la veille des mouvements dans la région.
Aux quatre coins de la France, la colère gronde de plus en plus. Dans quel état d’esprit se trouvent les JA en Centre-Val de Loire ?
Charles Perdereau : L’esprit de ras-le-bol et d’incompréhension se lève de jour en jour dans nos départements. À l’instar des autres régions de France, des actions sont en train de se mettre en place dans les jours et les semaines à venir. L’objectif est clair, dénoncer et mettre la pression sur le gouvernement. Nous estimons que le gouvernement s’est mis dans l’entonnoir en demandant aux préfets de nous rencontrer et de faire remonter nos problématiques au niveau national.
Quel est votre ressenti après la rencontre entre JA et la FNSEA et le Premier ministre Gabriel Attal du lundi 22 janvier ?
Honnêtement nous n’attendions rien de cet entretien. Gabriel Attal vient d’arriver, ce sont des sujets qu’il connaît peu pour l’instant. Mais je pense qu’à travers ces échanges il a fait le saut dans le grand bain et s’est rendu compte de tout ce qui n’allait pas dans le monde agricole. Maintenant il va devoir trouver des solutions très rapidement. Je pense par ailleurs que la cible, c’est le Président de la République. Il va falloir qu’Emmanuel Macron fasse des annonces et nous propose une vraie vision stratégique. Nous demandons une véritable visibilité sur la décennie à venir et surtout de la cohérence entre les discours et les actes.
Vous parlez d’actes, quels sont ceux sur lesquels vous attendez le gouvernement ?
Nous tenons à être fermes sur la taxation du GNR, sur le plan Écophyto, les mesures miroirs, mais aussi sur un cap à suivre pour le renouvellement des générations. Il y a beaucoup de points sur lesquels nous allons être intraitables, car c’est un malaise général. Il y a toujours quelque chose en plus, mais à force c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il faut que nous arrivions à trouver le moyen d’atteindre le meilleur compromis.
Quelles formes vont prendre les mobilisations dans la région ?
Tout a commencé par le retournement des panneaux à la fin de l’année 2023 qui a marqué le début de la mobilisation physique. Aujourd’hui nous n’en sommes plus là. Nous allons intensifier les actions avec des opérations escargot et des blocages, mais aussi des opérations étiquetage dans les GMS. Ces actions vont se marquer dans le temps et monter crescendo au fil des semaines. Nous continuerons jusqu’au Salon de l’agriculture s’il le faut. Nous ne voulons plus des belles paroles, nous voulons des actes.
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