Interview
Philippe Noyau : « Nous devons accompagner les agriculteurs dans toutes les transitions »
La chambre régionale d'Agriculture du Centre-Val de Loire a célébré les 100 ans du réseau lundi 22 janvier au château de Beaugency (Loiret). À cette occasion, son président, Philippe Noyau, revient sur les missions de l'institution et les temps forts de la soirée.
La chambre régionale d'Agriculture du Centre-Val de Loire a célébré les 100 ans du réseau lundi 22 janvier au château de Beaugency (Loiret). À cette occasion, son président, Philippe Noyau, revient sur les missions de l'institution et les temps forts de la soirée.
Horizons : Les chambres d'Agriculture ont 100 ans cette année. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Philippe Noyau : Les Chambres ont 100 ans, c'est l'occasion de parler de ce qu'elles font, de leur histoire et de leur avenir. Nous, chambres d'Agriculture, avons toujours été dans l'accompagnement des transitions. Nous accompagnons les agriculteurs sur de nombreux enjeux : climatiques, la diminution des produits phytosanitaires, la qualité de l'eau, de l'air… Mais pour l'agriculteur, l'enjeu est aussi de continuer le métier en gagnant sa vie, en limitant ses heures pour préserver sa vie de famille, ne pas être cassé à la retraite.
Pourquoi avoir choisi le château de Beaugency pour célébrer les 100 ans des Chambres ?
Ce château est un lieu symbolique car chargé d'histoire. Le Centre d'art numérique qu'il accueille en son sein lui a donné un nouvel élan. La chambre d'Agriculture est une institution de 100 ans résolument tournée vers l’avenir. Le progrès tel que la génomique, la robotique, le numérique… sont des atouts pour accompagner les agriculteurs au changement.
En quoi les Chambres sont importantes aujourd'hui pour les agriculteurs ?
L'État a confié les chambres d'Agriculture aux agriculteurs. Ces élus représentent toutes les agricultures et tous les modèles agricoles auprès des pouvoirs publics. Nos missions sont d'accompagner les agriculteurs sur deux niveaux : l'information de base et l'accompagnement individualisé par prestation. Parmi nos rôles, notre mission est de renouer le dialogue entre le monde agricole et la société. Nous nous investissons sur des événements tels que l'Open Agrifood, les comices, Ferme expo Tours, le Salon de l'agriculture… Nous accompagnons les initiatives qui vont vers la société, pour recréer du contact entre l'agriculture et les citoyens.
Quelles sont les grandes orientations de la Chambre régionale ?
Le revenu de l'agriculteur est une thématique très importante. En lien avec elle, nous avons deux orientations majeures : le renouvellement des générations en agriculture (70 % des agriculteurs auront la possibilité de cesser leur activité dans les vingt ans) et l'accompagnement au changement climatique. Le défi devant nous est énorme et nécessite une agriculture durable — sur le plan économique, humain, écologique —, nécessaire pour avoir des candidats à l'installation. Sur le climat, nous devons accompagner les agriculteurs dans toutes les transitions. Une transition n'est pas une rupture.
Il faudra réduire l’utilisation des produits de défense des végétaux de synthèse les plus impactants. Pour protéger et valoriser les sols et l’eau, il faudra trouver des solutions durables adaptées à chaque territoire.
Quels sont vos projets en commun avec les chambres de Métiers et de l'Artisanat, et de Commerce et d'Industrie ?
Cette cérémonie a rassemblé les forces vives de la région, avec les acteurs présents, les représentants de l'État et des grandes entreprises. L'objectif de cet événement était aussi de parler aux autres Chambres régionales (de Métiers et de l'Artisanat, et de Commerce et d'Industrie), qui ont été mises à l'honneur. Ces dernières ont montré leur envie de travailler avec nous. Nous nous sommes donné rendez-vous pour une rencontre au premier trimestre. Nous souhaitons que les agriculteurs, les transformateurs, les métiers de bouche se rencontrent et que l'on crée un événement dans l'année. Tout le monde a envie de travailler ensemble et ça me plaît !