Mon beau sapin roi des parcelles du Moulin laurentais
Associé à ses parents, Adrien Doret a décidé de valoriser les parcelles inexploitées de la ferme familiale en plantant pas moins de 5 000 sapins. En cette période de fêtes, nous l'avons rencontré.
Associé à ses parents, Adrien Doret a décidé de valoriser les parcelles inexploitées de la ferme familiale en plantant pas moins de 5 000 sapins. En cette période de fêtes, nous l'avons rencontré.
En 2018, une fois ses études terminées, Adrien Doret retourne sur la ferme familiale, à Huisseau-sur-Mauves (Loiret), où travaillent ses parents Alain et Murielle. Sur cette exploitation de 165 hectares, les trois associés cultivent aujourd’hui plusieurs variétés de céréales qu’ils transforment en farines puis en pâtes grâce à leur propre moulin. Membre de Jeunes agriculteurs du Loiret, c’est au détour d’un apéritif entre amis qu’Adrien pense à valoriser l’exploitation avec une diversification « un peu plus sport » : les sapins.
5 000 sapins planté
En 2020, un des amis du jeune homme âgé de 28 ans aujourd’hui, lui fait part de son envie de planter des sapins sur son exploitation. Le projet n’ayant pas pu aboutir, Adrien lui propose de le concrétiser sur ses parcelles inexploitées. En octobre de la même année, les deux agriculteurs se lancent alors dans la plantation de 5 000 arbres, 2 500 sapins nordmann et 2 500 épicéas, sur trois parcelles distinctes. Au total, 1,5 hectare sera parsemé du roi des forêts. « Je cherchais à utiliser les surfaces de l’exploitation proches des habitations où nous ne pouvons pas faire grand-chose, explique Adrien. La terre y est peu portante, morcelée, et les zones de non-traitement (ZNT) y sont trop importantes ». Pour le plus grand plaisir de leurs voisins, les parcelles peu intéressantes ou trop étroites sont aujourd’hui dédiées aux sapins, encore petits pour le moment.
Plaisir d'offrir
Vous l'aurez compris, cette nouvelle production n’a pas véritablement vocation à être rentable pour Le Moulin laurentais. Les sapins ne seront d'ailleurs prêts à être coupés et vendus que d’ici deux à trois ans. « L’objectif est principalement de travailler ces bouts de terres et, à terme, de proposer aux familles de venir eux-mêmes choisir leur sapin de Noël directement sur la parcelle », explique le jeune exploitant. Malgré cette diversification chronophage, Adrien ne regrette pas son choix et se renseigne même auprès d’autres producteurs d’Eure-et-Loir afin d'en connaître plus sur le conifère. « Avant de planter mes sapins, j’ai rencontré plusieurs exploitants d’Eure-et-Loir, dont un qui possédait 40 hectares dédiés à leur culture. Nous avons pu échanger sur les maladies, les ravageurs ainsi que la valorisation de ses arbres de fêtes. »
Pas de roses sans épines
Plantés en novembre 2020, les sapins du Moulin laurentais ont dû affronter le gel du printemps 2021 ainsi que les fortes chaleurs de l'été dernier. Les parcelles ont subi beaucoup de pertes. D'autant que les deux premières années, la plantation produit essentiellement des racines et un peu de branches et d’épines. « J'ai constaté un peu de mortalité à cause de l’asphyxie des racines lors des grosses pluies hivernales puis après lors de la sécheresse », détaille Adrien qui ne sait pas déterminer le nombre d'arbres perdus. Mais ces embûches n'entament pas le moral du jeune homme. « Ce qui est intéressant, c’est que le sapin pousse lentement donc nous pouvons prendre le temps de l'observation. » À terme, il pense replanter des sapins lorsque ses premières plantations seront vendues.