Moisson loirétaine : une année correcte marquée par de fortes hétérogénéités
Démarrée fin juin, la moisson vient tout juste de s’achever sur l’ensemble du territoire loirétain. Marquée par une forte hétérogénéité, cette campagne 2023 se révèle correcte à décevante pour les coopératives.
Démarrée fin juin, la moisson vient tout juste de s’achever sur l’ensemble du territoire loirétain. Marquée par une forte hétérogénéité, cette campagne 2023 se révèle correcte à décevante pour les coopératives.
Que ce soit pour la coopérative de Boisseaux, de Puiseaux, AgroPithiviers ou encore la Caproga, les retours sont quasiment identiques : la moisson 2023, enclenchée à la fin du mois de juin dans tous les secteurs loirétains, est très hétérogène. Pour les coopératives céréalières précitées, les moyennes quinquennales sont en baisse et les rendements ne sont pas toujours au rendez-vous.
Des vents séchants à Boisseaux
Dès le mois de mai, la situation s’annonçait compliquée dans les parcelles. Frédéric Ozanne, directeur de la coopérative de Boisseaux, au nord-ouest du Loiret, explique « qu’après un relevé de nos tensiomètres, le 25 mai, nous avions prévenu nos adhérents d’un éventuel décrochage. À cause des restrictions des quotas d’eau et l’état avancé des cultures, les agriculteurs ont fait le choix de peu arroser leurs parcelles, préférant s'économiser pour les betteraves et les pommes de terre ». Cette stratégie aura eu raison des cultures céréalières, séchées par des vents forts venus de l’est. Pour la coopérative qui ne récolte qu’à 12 km autour de son usine, le mot à retenir est donc « hétérogénéité ». « Notre résultat n’est pas catastrophique, mais ne reste pas bon, précise le directeur. Par rapport aux moyennes de la coopérative, les rendements sont corrects, mais masquent une grosse hétérogénéité. Cette année, le rendement des blés meuniers est identique à celui de nos blés de force. D’ordinaire, il est plutôt supérieur ».
Une très mauvaise récolte pour AgroPithiviers
Pour AgroPithiviers, le bilan est plus rude : « Nos rendements sont très mauvais, bien en dessous de la moyenne pour tous les produits sauf en ce qui concerne le blé dur, déplore Benjamin Top, directeur de la coopérative pithivérienne. Nous avons des colzas à 29 quintaux, soit plus de 10 % en dessous de la moyenne, des blés tendres qui vont être entre 67 et 68 quintaux, soit 10 % de moins que l’année dernière. Seuls les blés durs atteignent le même rendement, en moyenne, qu'en 2022 ».
Selon lui, le contexte pédoclimatique a entraîné une hétérogénéité au sein même d’une parcelle. « Alors que l'hétérogénéité était inter-exploitations en 2022, cette année, elle s’avère être intra-parcellaire à cause de l’absence de pluie et d’irrigation, des orages et des différents types de sols. Je m’attendais à une mauvaise récolte, mais pas à une très mauvaise récolte », conclut-il.
Bilan mitigé pour Puiseaux
Avec de très bons rendements en orges d’hiver, la coopérative de Puiseaux se dit quant à elle satisfaite par cette moisson 2023. « En ce qui concerne les blés, nous sommes dans la moyenne quinquennale, détaille Pierrick Pigot, directeur de la coopérative du nord-est du Loiret. En revanche, nous sommes déçus de la récolte de colza qui reste dans la moyenne basse de nos rendements habituels (environ 5 quintaux de moins qu’ordinaire). Pour les orges de printemps, nous sommes à peu près dans la moyenne quinquennale en termes de rendements. Leur qualité et leur calibrage sont cependant inférieurs ». Malgré ces disparités, la moisson de Puiseaux reste « correcte et très hétérogène en fonction des types de terres et du potentiel d’irrigation des exploitations ».
La Caproga : des hésitations préjudiciables
Enfin, pour la Caproga, si la récolte est globalement correcte, certaines cultures ont engendré de la déception chez les adhérents. « Le rendement et la qualité des orges d'hiver sont très bons. Même constat pour les colzas, malgré une perte d'apports due à la sécheresse en fin de cycle, souligne Henri Ganzin, président de la coopérative de l'est du Loiret. Hormis les orges d’hiver, toutes les cultures ont souffert du mois de juin sec et trop séchant. Malgré leur qualité, nous sommes assez déçus de la quantité de nos blés, un peu en dessous des objectifs. La récolte d'orge de printemps est quant à elle très décevante ».
Comme pour les autres coopératives, la campagne de la Caproga est très hétérogène. « Les agriculteurs sont arrivés trop tard pour l’irrigation, explique le président. À cause d'une semaine venteuse début juin, ils ont hésité à arroser. Les exploitations irriguées n'ont donc pas bénéficié comme d'habitude de cette eau, entraînant un écart quasi nul avec des exploitations non irriguées », établit-il.