Moisson 2018 : rendement moyen mais une qualité exceptionnelle
Alors que la moisson 2018 s’achèvera partout d’ici quelques jours en Ile-de-France, les premières conclusions permettent de révéler une qualité exceptionnelle tandis que les rendements sont généralement en dessous des attentes.
L’année 2018 restera probablement dans les mémoires comme une année particulièrement précoce. Mi-juillet, la moisson est en effet avancée à 80 voire 90 % dans tous les secteurs franciliens.
Si les rendements sont globalement inférieurs à l’an passé, la qualité, elle, est au rendez-vous toutes cultures confondues.
En Val-d’Oise et au nord des Yvelines, le président de la coopérative Sevépi, Jean-Baptiste Hue, souligne « une qualité extraordinaire pour les orges et les blés ». Il poursuit : « Pour le blé tendre, le poids spécifique (PS) tourne aux alentours de 80 et le taux de protéines est à 11,5. Pour l’orge, le calibrage à 85 voire 90 % et le taux de protéines à 10,5 nous donnent pleine satisfaction ».
Reste le point noir du rendement car les rendements en orge, colza et blé sont inférieurs de 10 à 15 % par rapport à l’année passée.
Dans le sud des Yvelines et l’Essonne, le constat est identique. Le directeur de la coopérative Île-de-France sud, Hervé Courte, souligne une qualité exceptionnelle « et pas une culture n’échappe à ce constat, y compris le blé dur qui remplit les critères pour la semoulerie, ce qui n’était pas arrivé depuis des années ».
En orge d’hiver, les rendements sont en retrait de 10 % et s’établissent à 70 q/ha en moyenne. Le taux de protéines à 10 % et le calibrage à 78 % sont satisfaisants. Le colza déçoit avec 35 q/ha de moyenne mais la teneur en huile est correcte.
Les rendements blé tendre s’établissent pour le moment à 75 q/ha. Un score en deça des attentes mais la qualité est exceptionnelle avec un PS à plus de 80 kg/hectolitre, un taux de protéines à 12 % et un temps de chute de Hagberg qui frole les 300 secondes.
Enfin, la récolte des orges de printemps en cours est pour le moment encourageante avec des rendements aux alentours de 74 q/ha, un PS à 66 kg/hl, un calibrage à 91 % et un taux de protéines à 9,6 %.
En Seine-et-Marne, le directeur de Terres Bocage Gâtinais, Jean-Pierre Pichot, souligne une moisson réalisée dans des conditions optimales. Le sud du département connaît un meilleur sort pour les orges d’hiver avec un rendement à 79 q/ha, un calibrage à 83 % et un taux de protéines à 10 %.
La récolte du colza s’achève avec un rendement moyen à 35 q/ha tandis que le blé tendre lui, oscille entre 75 et 78 q/ha. Un score bien inférieur à la moyenne olympique des cinq dernières années (82 q/ha) mais la qualité du blé se révèle exceptionnelle avec un taux de protéines entre 11,6 et 12 % et un PS à 77.
Enfin, les orges de printemps font un rendement moyen mais un taux de protéines à 9,5 et un calibrage à 95 %.
Le nord du département ne déroge pas à la règle. « Les orges d’hiver font un petit rendement avec 73 q/ha, un taux de protéines à 10, un calibrage à 80 % et un poids spécifique aux normes », révèle Simon Verger, de la coopérative Valfrance, avant de poursuivre : « L’année est très moyenne pour le colza qui oscille entre 33 et 35 q/ha, mais le blé tendre lui est très satisfaisant avec un rendement entre 80 et 85 q/ha, des protéines supérieures à 11,5 % et un PS à 80 ».
Reste désormais aux coopératives à gérer la précocité de cette moisson 2018. Bon nombre de silos se retrouvent avec du stock en extérieur.