Apiculture
Miellerie Véron : l’apiculture, c’est à 70 % le travail de l’apiculteur
Apiculteurs professionnels, Sébastien et Nathalie Véron font transhumer une partie de leurs 1 300 colonies en fonction des floraisons des espèces. 60 % de leur production est du miel de grandes cultures.
Apiculteurs professionnels, Sébastien et Nathalie Véron font transhumer une partie de leurs 1 300 colonies en fonction des floraisons des espèces. 60 % de leur production est du miel de grandes cultures.
Issu d'une famille d'apiculteurs de père en fils depuis trois générations, Sébastien Véron s’est installé en 1997 aux côtés de son père. Depuis 2019, son épouse Nathalie, ancienne experte-comptable, l’a rejoint au sein de l’EARL.
Si le siège de l’exploitation agricole est à Villeneuve-sur-Bellot, les 1 300 colonies transhument dans différents départements en fonction des floraisons.
« Je préfère parler de colonies car cela inclut les ruches en production mais également les essaims, l’élevage, précise Sébastien Véron. L’apiculture c’est un élevage, constitué d’un cheptel, les abeilles. L’apiculture, c’est à 70 % le travail de l’apiculteur. Ce n’est pas que l’environnement ».
La miellerie Véron produit à 60 % du miel de grandes cultures et 80 % des ruches sont installées chez des exploitants agricoles.
Un taux de perte de 2-3 %
« Les agriculteurs nous fournissent la matière première de notre production et les lieux propices. En contrepartie, cela pollinise leurs cultures », note l’apiculteur qui regrette que le gain de productivité des ruches soit rarement quantifié.
« Alors que notre production est à dominante en grandes cultures, nous n’avons jamais constaté d’effondrement de nos colonies. Par contre, la réalité, c’est le varroa, acarien qui vampirise les œufs de la reine. S’il n’est pas éradiqué, on peut atteindre 30 % de perte », explique Sébastien Véron qui depuis quinze ans travaille avec un vétérinaire.
« Aujourd’hui, le taux de perte est de 2-3 %. C’est ma réalité d’apiculteur professionnel », précisant : « Les traitements se font en septembre, hors période de récolte, avec des traitements inoffensifs pour l’abeille et l’homme ».
Un bon élevage et un environnement riche en pollen permettent une bonne vitalité des colonies. En moyenne, Sébastien et Nathalie Véron récoltent 40 à 60 kg de miel par ruche, des volumes qui ne peuvent pas être comparés à ceux des passionnés d’apiculture qui mettent leurs ruches dans des sites où ils ne vont pas et sur une période plus courte, sans transhumance.
Concernant les néonicotinoïdes, « il n’y a aucune raison de l’interdire sur les cultures mellifères. On remplace une solution chirurgicale par un traitement aérien qui potentiellement pourrait atteindre des abeilles en vol de manière bien plus importante ».
Le pollen, pain de l'abeille
« En résumé, la Seine-et-Marne est un beau terroir pour les apiculteurs, avec de nombreux réservoirs d’eau. La zone de grandes cultures est très intéressante au printemps. Un environnement avec des floraisons successives en toutes saisons permet d’apporter du pollen, le "pain de l'abeille" ».
« D’où l’intérêt durant le trou de pollen (du 15 juillet au 15 août), de trouver des solutions (luzerne, ronces ou jachères de mellifères). Même les Cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan), quand elles fleurissent tôt, ont un impact positif. En cinquante ans de présence en Seine-et-Marne, nous sommes passés de 20 colonies à 600 en 1997 et 1 300 aujourd’hui. Croyez-vous que nous aurions connu une telle évolution si l’environnement était si mauvais ? », interroge-t-il.
Par contre, une petite inquiétude se perçoit vis-à-vis de la diminution de la sole en colza. L’impact risque d’être visible dans deux à trois ans.
La transhumance des ruches
Photo d'archives