Apiculture
Miel : une production normale en 2023
Pour faire le bilan de la campagne apicole, nous rencontrons Jean-François Billard, apiculteur installé à Dammarie (Eure-et-Loir).
Pour faire le bilan de la campagne apicole, nous rencontrons Jean-François Billard, apiculteur installé à Dammarie (Eure-et-Loir).
Alors qu'il plante des haies autour de ses parcelles avec son équipe (lire ci-dessous), nous rencontrons l'apiculteur Jean-François Billard, installé à Dammarie, pour faire un point sur la campagne écoulée.
Moins de miel d'acacia
Après une année 2022 exceptionnelle, la production des abeilles est revenue à des valeurs moyennes l'année passée : « Nous avons fait une bonne année cependant, estime l'apiculteur, et nous avons produit de tout. Nous avons eu du miel toute l'année, pas forcément en grande quantité mais de façon constante. Il n'y a que pour l'acacia qu'elle a été plus faible, il semble que les abeilles aient été perturbées par un vent d'est au moment de la floraison ».
La saison n'a pas été un long fleuve tranquille pour autant. Les pluies du début de l'été en particulier ont décalé la production. Décalage qui a occasionné quelques sueurs froides aux producteurs.
Selon Jean-François Billard, qui croise ses collègues euréliens : « En Eure-et-Loir ça va, personne ne se plaint. Mais maintenant que le miel est là, il faut le vendre. Et cette année nous avons pu anticiper les pertes de cheptel en faisant des essaims ».
Au sujet de l'évolution de la réglementation, singulièrement l'obligation d'identifier clairement l'origine des miels sur les étiquettes, l'apiculteur considère que c'est positif : « C'est bien, il faut être plus précis, que les consommateurs aient confiance. Pousser les industriels à préciser ce qu'ils font est une bonne chose. Pour nous, ça ne change rien, l'origine de nos miels a toujours été clairement indiquée sur nos pots ».
Pas de vente en gros
Quant à la crise du secteur : « Nous ne sommes pas impactés car nous vendons toute notre production en direct, aucune vente en gros. J'ai le sentiment que l'import se heurte à la hausse de la production française, c'est peut-être ce qui crée des difficultés. De notre côté, la clientèle est au rendez-vous. La crise ne nous affecte pas. Depuis que je suis installé (en 2008, NDLR), les gens nous connaissent, nous sommes sérieux, en tout cas on essaie de faire le boulot… ».
Grand chantier de plantation de haies
En dépit de températures négatives, l'équipe de la ferme de la famille Billard à Dammarie, a entamé un vaste chantier de plantation de haies autour de ses parcelles. « Nous allons planter plus de quatre kilomètres de haie, précise Jean-François Billard. Une partie de la plantation a été financée par le plan France relance, nous assurons le reste. Nous avons choisi surtout des arbustes mellifères et quelques arbres fruitiers. Il y aura des tilleuls, des châtaigniers, des noisetiers, des cognassiers, au total environ 6 500 arbres. Nous avons fait appel à la société Del Paysage qui tient à ne proposer que des plants français. À terme, j'espère que nous pourrons faire le tour de toutes les parcelles. Nous continuerons dans les années à venir. Ce que nous faisons aujourd'hui, c'est surtout pour les générations futures. Nous réfléchissons aussi à un projet d'agroforesterie. Nous sommes sur une zone de captage, ça fait réfléchir… ».