Conférence
Marc Fesneau défend l’idée d’une agriculture solidaire
Durant les Rendez-vous de l’histoire, samedi 8 octobre, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, est venu échanger autour des enjeux actuels de l’agriculture française.
Durant les Rendez-vous de l’histoire, samedi 8 octobre, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, est venu échanger autour des enjeux actuels de l’agriculture française.
Samedi 8 octobre, lors des Rendez-vous de l’histoire au château royal de Blois, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a tenu une conférence sur la souveraineté alimentaire. C’était l’occasion pour lui d’exprimer sa vision concernant l’agriculture en France et dans le monde, ainsi que l’importance de la souveraineté alimentaire à notre époque.
« Depuis la Covid, le sujet de l’alimentation est une question prégnante et d’actualité, précise-t-il en préambule de son intervention. Même si je préférerais que l’alimentation soit une arme de paix, il faut se rendre à l’évidence qu’elle est de plus en plus une arme de guerre. Et certains pays, comme la Russie, l’ont très bien compris avec des productions qui ont triplé ».
Une coopération continentale
Face à ces enjeux et défis, le ministre souligne l’importance de la coopération et d’une vision mondiale. « Il faut penser la souveraineté alimentaire au niveau international, plutôt que national, détaille Marc Fesneau. Avec le dérèglement climatique, penser à une autosuffisance alimentaire sans penser qu’on peut avoir un problème durant une année qui nous oblige à recourir à l’aide de nos voisins est très dangereux ». D’après le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), certains pays vont subir des pertes considérables de précipitations dans les années à venir, comme l’Espagne. « Il faudra réussir à trouver une coopération entre tous les États de l’Union européenne », espère Marc Fesneau pour les prochaines décennies.
L’inégalité de l’agriculture locale
À première vue, l’idée du circuit court et d’une agriculture locale est un concept qui paraît vertueux. « Il est intéressant de penser de nouveau au local, cela permet de retisser des liens entre l’agriculteur et le consommateur, c’est un dialogue qui s’installe », explique le ministre tout en nuançant : « Toutefois, c’est un système qui peut aussi être inégal entre les régions et leurs capacités de production. Il est donc nécessaire au niveau national également d’avoir une solidarité entre les régions ».
Le ministre de l’Agriculture affirme qu’il est trop dangereux que la question agricole soit gérée en partie par le marché financier, qualifiant cela de « sujet mortel ».
L’eau est un bien commun
Après la conférence, le ministre a pris le temps de répondre aux nombreuses questions posées par les personnes présentes. Pour répondre à l'une d'entre elles qui dénonce les « méga-bassines » existantes un peu partout en France, Marc Fesneau tient à réexpliquer le concept des retenues collinaires : « J’ai toujours un peu de mal avec le terme de ''méga-bassine'', parce que sinon le lac de Serre-Ponçon, qu'est-ce que c'est ? », interroge le ministre, qui poursuit : « Sans eau, il n’y a pas d’agriculture. Et dire qu’on aura une souveraineté alimentaire sans eau, c’est une très grosse erreur ».
Le ministre originaire de Loir-et-Cher résume : « L’eau est un bien commun qui sert à l’alimentation, et la souveraineté alimentaire pour sa part est un sujet d’intérêt général ».