Portrait
Manon Jurgensen ou l'art du compostage
La Mainvilloise Manon Jurgensen est guide-composteur. Une fonction utile au moment où chacun est invité à gérer ses déchets biodégradables.
La Mainvilloise Manon Jurgensen est guide-composteur. Une fonction utile au moment où chacun est invité à gérer ses déchets biodégradables.
Depuis le 1er janvier, conformément au droit européen et à la loi anti-gaspillage de 2020, le tri des biodéchets est généralisé et concerne tous les professionnels et les particuliers. Pour ces derniers cependant, c'est aux collectivités de proposer des solutions…
Pour sa part, Manon Jurgensen en a. De fait, elle s'est formée au titre de guide-composteur en 2021 : « Le compost n'était pas une fin en soi, je voulais surtout sensibiliser à la résilience alimentaire, explique la jeune femme. Mais depuis, je suis sollicitée pour ça ». Ainsi, elle intervient régulièrement dans des écoles ou à la demande de collectivités.
Tous au compost
C'est ainsi qu'elle était en avril dernier à la médiathèque d'Orgères-en-Beauce (Eure-et-Loir) pour un atelier Tous au compost. « Je sais que les informations sur le sujet sont accessibles mais j'amène le contact humain et le fait de répondre aux questions. Et il y a aussi les échanges entre les participants qui sont importants ».
De fait, il y a encore des freins à lever pour que la pratique du compostage se généralise. Et il semble important pour Manon Jurgensen de sensibiliser d'abord les plus jeunes : « On pourrait imaginer consacrer une heure d'enseignement par an à la valorisation des biodéchets. Il faut que cela rentre dans les mœurs, d'où l'importance de rencontrer les élèves de grande section, c'est le bon âge pour ça ».
Ce qu'elle fait notamment lors de l'opération nationale Tous au compost, dont c'était la onzième édition cette année : « Je leur parle d'abord de tri des déchets et on en arrive à ceux qui sont biodégradables. Je leur demande s'ils ont un composteur chez eux mais ils sont peu nombreux à en avoir. C'est vrai que ce n'est pas facile en appartement. Alors je leur présente le lombricompostage. Nous observons les vers et les autres participants à la décomposition, nous cherchons les œufs. Ils voient les épluchures qui vont disparaître ensuite. De fait, ils arrivent à dépasser leurs appréhensions. On sent aussi les odeurs, qui ne sont pas forcément désagréables, ce sont des odeurs de sous-bois. Je leur explique que le lombricomposteur peut s'installer sur un balcon… L'objectif est de dépasser les idées reçues. Le ver de terre est une connexion à la nature, une entrée vers son respect ».
Redevance incitative
Selon elle, « la gestion des biodéchets rejoint la question du gaspillage alimentaire ou celle du traitement des déchets verts des jardins. Le brûlage est interdit et la collecte engendre de la pollution. Il faut apprendre à faire autrement. Mais il ne faut pas dire qu'il y a une obligation de compostage. D'ailleurs, ce n'est pas le sujet cette année, ce sont les Jeux olympiques… La mise en place d'une redevance incitative pourrait faire évoluer les choses ».
Biographie
- 17 octobre 1989 : naissance à Chartres (Eure-et-Loir).
- 2009-2010 : formation aux métiers du livre.
- 2021 : formation de guide-composteur chez DM Compost (Alfortville, Val-de-Marne).