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Malgré les difficultés, des jeunes motivés s’installent en viticulture

L’année 2022 a été difficile pour le monde agricole avec des aléas climatiques compliqués à gérer. Pourtant, en dépit de ces difficultés, des jeunes décident de sauter le pas. C’est le cas de Maxime Cadoux, vigneron depuis le 1er août dernier.

Les aléas climatiques auront marqué cette année 2022 en viticulture. Entre le gel, la grêle et la sécheresse, les vignes de Loir-et-Cher ont souffert malgré un probable millésime 2022 de très bonne qualité. Toutefois, malgré les difficultés climatiques, certains jeunes motivés et courageux se lancent dans l’aventure viticole. Maxime Cadoux, âgé de 25 ans, s’est installé officiellement depuis le 1er août dernier. « J’ai repris une exploitation viticole de 13 hectares en conventionnel, dont 3 hectares et demi de vignes que je commence à convertir en bio. Elles seront certifiées bio pour le millésime 2025 », précise le jeune vigneron.

Une installation réussie

Le processus d’installation pour Maxime Cadoux s’est relativement bien passé, dont une cession d’exploitation réalisée avec une immersion et un échange intergénérationnel constructif. « Le cédant de ces vignes a 70 ans et donc ses méthodes sont différentes de celles que je vais mettre en œuvre par la suite mais c’était important d’apprendre avec lui et de confronter nos deux visions », détaille le vigneron solognot. De même, financièrement, l’exploitant viticole a pu compter sur la Dotation jeune agriculteur (DJA) qui a permis de l’aider pour son installation. Toutefois, quelques retards ont eu lieu avec notamment des contraintes pour la construction du chai. « Nous sommes dans le périmètre de Chambord, alors nous avons dû tout repenser pour le chai afin que la construction puisse se faire, mais celle-ci ne sera finalisée que d'ici à 2023 », explique Maxime Cadoux.

Un début d’activité atypique

Ses premières vendanges ont bien eu lieu et le jeune viticulteur a dû déjà s’adapter. « Tout n’était pas prêt au niveau des installations pour réaliser la vinification, je n’ai pas pu vinifier. J’ai donc vendu des jus de raisin à des négociants pour cette première année. C’est dommage, car c’était une année à faire du bon vin », affirme le vigneron du Domaine des Brissettes. Maxime Cadoux se doit d’écrire lui-même l’histoire de ce domaine en se mettant à la vinification. « Le cédant vinifiait, mais ses locaux étaient trop vétustes, j'ai décidé de créer mon propre chai. C’est exaltant mais également un vrai challenge pour moi », précise-t-il. Le vigneron a investi dans quatre cuves inox thermorégulées de 75 hectolitres afin de réussir son installation. Les vignes reprises par Maxime Cadoux concernent quatre cépages différents de blanc avec du chardonnay, sauvignon, chenin et romorantin, ainsi que trois cépages rouges dont le pinot noir, le gamay et le cabernet-franc.

Des objectifs fixés pour l’avenir

De nombreux projets sont prévus pour le vignoble. « L'objectif est de réussir d’ici à dix ans à vendre 80 % de mes récoltes en bouteille et le reste à des négociants », espère le jeune installé. De même, la conversion en bio, qui est déjà en cours, permettra d’y voir plus clair pour la suite et sans doute qu’à l’avenir la majorité du vignoble sera en bio, « avec toujours une part de conventionnel car il ne faut pas non plus mettre tous ses œufs dans le même panier », explique Maxime Cadoux.

La conjoncture actuelle de la viticulture freine certains jeunes à s’installer même si des initiatives comme celle de Maxime Cadoux peuvent donner envie à d’autres jeunes de relever le défi.

L’installation en viticulture est en hausse en Loir-et-Cher

Les aléas climatiques ne cessent d’impacter la viticulture en France et plus particulièrement en Loir-et-Cher. La grêle, les fortes températures ou encore les gels tardifs obligent les viticulteurs à trouver des solutions et à être résilients. Toutefois, ces aléas n’empêchent pas depuis 2019 de voir chaque année de nouveaux installés sur le territoire loir-et-chérien. « Il y avait eu un creux dans les installations sur le département entre 2015 et 2019 et on remarque depuis cette période une augmentation dans les installations, surtout cette année en 2022 », précise Hélène Biraud, conseillère entreprise à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.

 

Diversités des profils

Depuis 2019, il y a eu quinze installations dans le département. « On remarque une grande diversité dans les installations. Il y a vraiment de tout. On a des reprises pour de la vente en bouteille, d’autres pour de la vente en raisin ou encore des projets d’œnotourisme », explique Hélène Biraud. Cette année, ce sont six personnes qui ont décidé de s’installer en viticulture en Loir-et-Cher, sur 48 installations toutes activités agricoles confondues. Sur ces six installations, il y en a la moitié qui sont des reprises familiales et l’autre moitié concerne des reprises hors cadre familial. « On a plusieurs profils de repreneurs avec par exemple des jeunes qui ont fait des études qui n’ont rien à voir avec le monde agricole mais qui sont revenus pour reprendre l’exploitation familiale et d’autres qui ne sont pas issus du milieu et qui avaient pour projet de s’installer », décrit la conseillère d'entreprise de la chambre d’Agriculture.
Des projets divers et variés
Cette dynamique des installations dans le milieu viticole loir-et-chérien s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, « le département est très attractif pour des jeunes qui veulent s’installer. Le prix du foncier est relativement bas contrairement à d’autres régions viticoles de France », précise Hélène Biraud. De même, le département de Loir-et-Cher est celui qui offre les meilleures aides DJA de la région avec une moyenne de 33 000 euros. Le département peut également compter sur une forte zone touristique grâce à des parcs comme le zoo de Beauval qui permet à des projets œnotouristiques de voir le jour. 

 

Un accompagnement personnalisé

Pour sa part, la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher est présente afin de pouvoir accompagner les différents repreneurs du département. À travers les différents conseillers en viticulture et le laboratoire œnologique, la chambre d’Agriculture accompagne les viticulteurs qui le souhaitent. « Nous pouvons aider les repreneurs à chaque étape de leur installation, que ce soit dès le début pour un chiffrage du projet ou même après l’installation avec un accompagnement », détaille Hélène Biraud. D’ailleurs, chaque viticulteur ou jeune installé qui le souhaite peut venir profiter des formations de la Chambre « pour accompagner chacun de la meilleure manière qui soit avec des conseils individualisés s’il le faut », conclut la conseillère d'entreprise. 
Les jeunes installés peuvent également compter sur le syndicat Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher qui, par des retours d'expérience et des conseils, les accompagne. 
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