Main-d’œuvre : la filière cerise loirétaine recrute
Afin de présenter les spécificités de la récolte de cerises et d’évoquer les besoins en main-d’œuvre, les acteurs de l’emploi agricole du Loiret ont tenu un point presse jeudi 2 juin à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin.
Afin de présenter les spécificités de la récolte de cerises et d’évoquer les besoins en main-d’œuvre, les acteurs de l’emploi agricole du Loiret ont tenu un point presse jeudi 2 juin à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin.
La semaine dernière, l’Association nationale pour l'emploi et la formation en agriculture (Anefa), la FNSEA 45, Pluralis et le Coveta (Centre orléanais de vulgarisation et d'etudes des techniques arboricoles) ont convié la presse et Pôle emploi sur l’exploitation arboricole de Thierry Lanson, afin de présenter les besoins en main-d’œuvre et les spécificités de la filière cerise. Alors que le gel d’avril 2021 avait détruit quasiment l’intégralité des cerises, cette année près de 900 tonnes de ces délicieux fruits rouges sont prêtes à être cueillies dans le Loiret, entre le 10 juin et le 15 juillet. Face à cette importante production, les 35 exploitations de l’Orléanais espèrent rapidement trouver des bras pour permettre aux cerises de ne pas rester dans les arbres.
À la recherche de cueilleurs
Le rendez-vous était donc donné le matin chez Thierry Lanson, à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, village auto-proclamé capitale de la cerise. Associé à son frère Christophe, les arboriculteurs exploitent sur deux vergers de 35 hectares chacun : 14 hectares sont dédiés à la cerise, 15 aux pommes et 40 aux poires. Après avoir présenté le déroulement et la mécanisation de la récolte des cerises, Thierry Lanson a dévoilé les difficultés qu’il rencontre à recruter des saisonniers : « L'année dernière, le gel a anéanti la cerise avec une récolte quasi nulle de 40 tonnes dans le Loiret. J’ai donc embauché seulement huit personnes sur les 45 que je recrute habituellement. Cette diminution à l’embauche a engendré de gros problèmes de suivi des salariés pour les récoltes de pommes et de poires de septembre ». Selon l’exploitant, les saisonniers n’ayant pas pu être recrutés pour la cueillette de cerises auraient trouvé des postes dans d’autres domaines. « Ils ne sont donc pas venus pour la cueillette de pommes et de poires, explique-t-il. Sur les 45 personnes que j’embauche pour les cerises, 35 reviennent pour les pommes ».
Cette année, Thierry Lanson a de nouveau besoin de main-d’œuvre pour la cueillette de ses cerises mais les demandeurs d’emploi se font rare. « Nous constatons que la situation a changé depuis quelques années. Il y a trois ans encore, pour 45 postes saisonniers, je rencontrais 100 personnes. En 2020, pour 45 postes à pourvoir, seulement 45 personnes se sont présentées. Cette année, je crains de ne pas trouver le monde nécessaire ».
Trouver les offres d'emploi
Thierry Lanson n’est pas le seul dans ce cas. De nombreux agriculteurs ont remonté à la FNSEA 45 leur inquiétude sur les disponibilités de leur main-d'œuvre saisonnière habituelle. Près de 250 cueilleurs sont pourtant recherchés dans le département, principalement sur le secteur de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Mézières-les-Cléry, mais aussi de Saint-Denis-en-Val, Sandillon, etc.
Pour pallier cette problématique, l'Anefa répertorie toutes les offres des agriculteurs nationaux sur son site : www.lagriculture-recrute.org. Les candidats peuvent ainsi postuler directement en ligne et les employeurs, inscrire leurs offres d'emploi. Une page Facebook dédiée à la cerise a également été créée. Baptisée « Ose devenir saisonnier », elle regroupe les annonces d’emplois saisonniers dans le Loiret. Accessibles à tous, ces recrutements constituent localement une véritable opportunité pour ceux, étudiants ou non, qui cherchent un emploi d’été. « D'autant que la pénibilité du travail a été nettement améliorée, précise Thierry Lanson. Les cueilleurs ne soulèvent plus que leur seau de cerises de 7 kg ». Plus le salarié remplit de seaux, mieux il est payé. « Certains arrivent à gagner deux fois le Smic en une saison », conclut l'agriculteur qui espère trouver des candidats au plus vite.