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L'ITB a ouvert une Ferme pilote d'expérimentation à la visite

L'Institut technique de la betterave (ITB) a organisé pour les planteurs une visite d'une de ses Fermes pilotes d'expérimentation du PNRI, mercredi 20 septembre à Voves (Eure-et-Loir).

Les planteurs du secteur ont été invités mercredi 20 septembre par l'Institut technique de la betterave (ITB) à venir visiter à Voves (Eure-et-Loir), l'une de ses fermes pilotes d'expérimentation qui teste des solutions face à la jaunisse depuis deux ans dans le cadre du Programme national de recherche et d'innovation (PNRI).

Toutes les betteraves

Sur ces parcelles de l'exploitation de Dorine Rutard, deux protocoles d'essais ont été menés cette année. L'un portant sur l'ensemble des variétés, toutes celles commercialisées actuellement ainsi que des nouvelles, et l'autre sur l'utilité des plantes compagnes, en l'occurrence l'avoine.

Après avoir rappelé le contexte, les recherches en cours et les objectifs du PNRI, le responsable régional de l'ITB, Pierre Houdmon, a conduit la visite des parcelles d'essais. Il est accompagné par Fabienne Maupas, directrice scientifique de l'institut, et Ghislain Malatesta, directeur de l'expérimentation. Une vingtaine de planteurs sont présents, ainsi que des représentants de Cristal Union, de Tereos, quelques obtenteurs et le président de la CGB Centre-Val de Loire, Alexandre Pelé. De quoi nourrir les échanges.

Éleveurs de pucerons

Cette parcelle vovéenne est située dans une zone de porte-graines. Les betteraves y ont été exposées naturellement au virus de la jaunisse mais sur d'autres fermes pilotes du PNRI, elles sont inoculées. « Nous sommes devenus éleveurs de pucerons », glisse Pierre Houdmon.

Le semis a eu lieu le 5 avril et les pucerons sont arrivés le 2 mai. Un seul passage d'aphicide a été réalisé, contre quatre normalement pour un agriculteur. Il n'y avait pas eu de passage l'an dernier. Les symptômes sont apparus début juin et ont affecté les plantes de 0 à 2 %. Fin août, certaines variétés ont été touchées jusqu'à 68 %. Et ce qui domine ici, c'est la jaunisse grave.

Quatre types de virus

De fait, il existe quatre types de virus, le BYV qui est vecteur de la jaunisse grave ayant un impact sur le rendement, deux polérovirus (BMYV et BChV) responsables de formes modérées, et le BtMV, qui est le virus de la mosaïque. Cette année, le département d'Eure-et-Loir a été quasiment le seul en France à avoir été impacté par la forme grave et singulièrement sur ce secteur, sans que l'on sache encore trop pourquoi. L'enquête est en cours…

En attendant, Pierre Houdmon a passé en revue chaque variété de betterave — il y en a plus de cent — en livrant deux chiffres, le pourcentage de betteraves touchées par la jaunisse début juin et fin août. « Les betteraves ont été observées tous les quinze jours, plante par plante. Dans ce secteur, nous sommes dans le dur mais nous allons pouvoir délivrer un message rassurant car il y a des variétés plus résilientes, observe Pierre Houdmon. Cependant, l'impact sur le rendement ne sera connu qu'après la récolte ».

Message rassurant

Ainsi, pour l'ITB, face à la jaunisse, les enseignements de ces deux années du PNRI amènent à penser que la solution passera par une combinaison de solutions. Mais le facteur clé sera le progrès variétal. « Ça va assez vite à évoluer, nous allons changer de variétés très rapidement, assure Pierre Houdmon. Côté phytosanitaire, nous avons un produit qui marche bien mais aucune visibilité sur son homologation… Les firmes travaillent mais la sélection variétale ira plus vite et ça c'est très rassurant ».Hervé Colin

+ d'infos :

Toutes ces thématiques seront développées lors du prochain salon Betteravenir, les 25 et 26 octobre à Berny-en-Santerre (Somme). Plus d'infos sur betteravenir.com.

Biocontrôle

Il existe plusieurs types de solutions de biocontrôle. Les produits qui repoussent les pucerons, perturbent leur reproduction ou leur alimentation, ce sont les allomones, ceux qui attirent les auxiliaires, ce sont les phéromones, et ceux qui ont un effet aphicide. Tous ces produits sont en cours d'évaluation et l'on regarde aussi la viabilité économique de ces solutions.

Plantes compagnes

Dans le cadre du PNRI, des essais sont conduits sur l'association de plantes compagnes avec la betterave. À Voves, c'est l'avoine qui est testée et « c'est la première fois que l'on a de tels résultats, souligne Pierre Houdmon. Ce qui est compliqué, c'est de gérer le ray-grass si l'on veut conserver la plante compagne jusqu'au stade
3-4 feuilles de la betterave… Car au-delà de ce stade, il y a une perte de rendement. Nous avons observé une réduction moyenne de 30 % des populations de pucerons, mais avec une forte variabilité que l'on ne sait pas expliquer ».

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