Les vendanges ont débuté dans l'Orléanais !
Mardi dernier, les vignerons des AOC d'Orléans et Orléans Cléry ont organisé une journée vendange pour faire découvrir leurs vins légers et fleuris. Trois cépages sont utilisés pour l'Orléans, le chardonnay pour les blancs, le pinot meunier et le pinot noir pour les rouges et rosés. L'Orléanais Cléry quant à lui est produit avec du cabernet franc.
L'Orléans est produit sur les communes de Baule, Beaugency, Chécy, Cléry-Saint-André, Mardié, Mareau-aux-Prés, Meung-sur-Loire, Mézières-lez-Cléry, Olivet, Orléans, Saint-Ay, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin et Saint-Jean-de-Braye.
A vos sécateurs !
A Mézières-lez-Cléry, sur le domaine Clos Saint-Avit de Pascal Javoy, les vignerons des AOC Orléans et Orléans-Cléry vendangeaient. Cette rencontre était aussi le moment idéal pour découvrir les premières sensations du prochain millésime. C'était d'ailleurs l'objectif de la journée, se faire connaître...
Avec un sécateur et un seau, tous les invités de la journée ont donné un coup de mains pour arpenter les rangs de vignes et cueillir les grappes de raisins pour récolter du pinot noir (30%) qui sera assemblé au pinot meunier (70%) pour donner de l'Orléans rouge.
Valérie Deneufbourg, présidente du syndicat des vins AOC et viticultrice, précise : « Nous avons une certaine absence de notoriété et c'est la raison pour laquelle nous avons organisé cette journée. Nous ne sommes qu'une petite vingtaine de producteurs et nous devons communiquer. Il y a 80 hectares d'Orléans et 40 hectares d'Orléans-Cléry. Il faut savoir que le pinot meunier ne se trouve nulle part ailleurs. C'est pourquoi on veut valoriser cette spécificité. On veut vraiment faire découvrir notre métier »
Des terres à vignes
Pascal Javoy, viticulteur sur Mézières-lez-Cléry sur un domaine de 14 hectares explique « Nous sommes viticulteurs sur l'Orléanais de pères en fils depuis 300 ans. A l'époque, il y avait beaucoup de vignerons, près de 30 000 hectares de vignes, mais le métier s'est perdu avec l'expansion de la ville d'Orléans. Ici, rien d'autres ne poussent, ce sont des terres à vignes »
Les vendanges s'étalent sur un peu plus d'un mois. Pour Pascal Javoy, tout commence en juillet. « Comme j'utilise une machine, je travaille tout l'été dans les vignes pour enlever les feuilles autour du raisin, retirer les grappes qui ne me plaisent pas, car la machine ne trie pas. Je travaille avec un ouvrier et ma femme. Ce travail nous permet aussi d'attendre plus longtemps avant de vendanger et surtout de le faire pendant les beaux jours. Quand on vendange à la main, on est assujetti aux conditions météorologiques.» poursuit-il. En effet même si la machine semble plus efficace, cette dernière ne fait aucun tri au niveau des grains de raisins, ce qui n'est pas au goût du viticulteur de Mézières-Lez-Cléry. D'ailleurs, la plupart des vignerons ont recours à la vendange manuelle.
Une fois vendangé, le raisin est passé au pressoir pour les blancs et rosés. Le jus est ensuite placé dans des cuves thermo-régulées et conservé à basse température pour garder le côté fruité. Ça ne dépasse pas 17°- 18°C. Pour les rouges, c'est différent. « On encuve tout le vin entier, car c'est la pellicule qui détient la matière colorante. Ça dure une dizaine de jours. Il ne faut que les grains » explique Pascal Javoy.
Pour déguster le vin produit cet automne il faudra attendre un peu. Par exemple, le rosé pourra se boire entre mars et avril, pour le rouge, ce ne sera pas avant mai ou juin et pour l'Orléans-Cléry, il faudra attendre l'année prochaine...
Vendanger au bon moment
Avec les beaux jours de septembre, les vignerons devront avoir une bonne récolte. « Je pense que nous aurons une production de 600 hectolitres je pense » avoue Pascal Javoy mais il ne faudra pas que la production dépasse les quotas autorisés. « Vous avez une marge de 50 hectolitres à ne pas dépasser. Autrement, c'est toute votre production qui est déclassée » poursuit-il.
Les vendanges durent en moyenne un petit mois mais tout se passe en fonction du temps. Si les conditions sont très clémentes, les viticulteurs peuvent « jouer » avec le feu et attendre mais cette attente peut être quitte ou double ! « C'est le temps qui décide. Plus on attend plus on gagne mais si le temps se dégrade on perd tout » explique Pascal Javoy.