Les semis de couverts d’interculture avant moisson
Les semis des couverts d'interculture possèdent des avantages non négligeables pour les exploitants agricoles s'ils sont bien réalisés. Zoom sur cette pratique avec le réseau Agrifaune.
Les semis des couverts d'interculture possèdent des avantages non négligeables pour les exploitants agricoles s'ils sont bien réalisés. Zoom sur cette pratique avec le réseau Agrifaune.
Les moissons 2023 vont débuter ou sont même déjà lancées dans certains secteurs. Une période toujours attendue afin de prendre connaissance du résultat de la menée culturale de l’année. C’est aussi, et surtout, une période très intense en termes de charge de travail qui peut être influencée par les conditions météorologiques. Ainsi, pendant cette période de récolte, de pressage des pailles et/ou déchaumage, peu d’exploitants accordent du temps au semis des couverts d’interculture.
Pourtant, les objectifs de ces semis sous couverts sont multiples : couverture du sol et maintien de l’humidité pour le semis de la culture suivante, amélioration et maintien de la structure du sol par le travail racinaire des différentes espèces du couvert, limitation de l’érosion, amélioration de la fertilité biologique et minérale du sol, piègeage de l’azote post-récolte et restitution à la culture suivante, etc.
Deux périodes pour les semis
Ainsi, pour mettre toutes les chances de son côté afin d’obtenir une levée satisfaisante et la présence d’un couvert de qualité, le semis doit être réalisé le plus tôt possible après la moisson. Or, à ce jour, peu d’agriculteurs s’attardent à arrêter la moissonneuse à la sortie de la parcelle pour semer les couverts. Le semis du couvert arrive donc dans un deuxième, voire un troisième temps, une fois que les chantiers de récolte, de pressage et stockage des pailles sont terminés.
Mais, pendant ce temps d’attente, les parcelles déchaumées se sont réchauffées voire asséchées sous le soleil d’été. Les conditions favorables pour une bonne implantation du couvert sont de fait très réduites. Il est même fortement probable que semer des graines dans un lit de poussière n’apporte rien, seulement une dépense de temps et d’argent.
Ainsi, au regard de ces problématiques et pour répondre à différents enjeux réglementaires, mais aussi agronomiques et faunistiques, plusieurs agriculteurs ont fait le choix d’implanter leurs couverts d’interculture avant la moisson.
Pour cela, il existe deux périodes : soit un semis dans la culture en place, en sortie d’hiver, début de printemps, avec des couverts qui s’implantent tranquillement, comme des trèfles, ou soit un semis dans les quinze jours avant moisson, au-dessus de la céréale.
Quels couverts semer ?
L’idéal est de privilégier les mélanges d’espèces car cela évite la dominance d’une espèce sur une autre selon les conditions de développement. Les mélanges sont toujours plus performants (synergie entre plantes) et plus sécurisants parce qu'au moins une espèce se développera en fonction des conditions climatiques. Un mélange efficace associe des plantes avec un développement végétatif complémentaire pour utiliser au mieux l’espace. De plus, les différentes tailles de graines permettent de stabiliser le mélange dans le semoir.
Les couverts d’interculture ainsi semés avant la moisson sont, de fait, très intéressants pour la petite faune de plaine, par le maintien des chaumes et le non-déchaumage systématique après moisson. Cela permet d’avoir un couvert en place plus précocement et favorise le maintien des animaux sur leurs territoires.
Ainsi, en conciliant cette technique de semis avec certains couverts d’interculture reconnus dans le cadre du programme national Agrifaune, l’approche est multiservice.
Cet article fait partie d'un dossier Semis
+ d'infos en 41