Les producteurs ont toute leur place à Rungis
Christian Vanpoucke est ancien maraîcher à Chailly-en-Bière (Seine-et-Marne). Il évoque le Min de Rungis, qui souffle cette année ses cinquante bougies.
« Alors que je venais d’avoir mon permis, au volant de la camionnette aux côtés de mon père, j’ai participé à un exercice de simulation peu de temps avant l’ouverture du Min de Rungis. Tous les producteurs sont alors allés s’y stationner, raconte Christian Vanpoucke, ancien maraîcher à Chailly-en-Bière. Ce souvenir reste gravé dans ma mémoire un demi-siècle plus tard ».
Lui qui a accompagné ses parents dès son plus jeune âge à Paris, où les producteurs s’installaient sur les trottoirs, il tient à rappeler que deux ans avant l’ouverture du Min de Rungis, aucune place n’était prévue pour les maraîchers et arboriculteurs. « Seuls les intermédiaires disposaient d’emplacements. »
C’est à cette époque que l’AIDPFL (Association interdépartementale des producteurs de fruits et légumes) voit le jour avec l’appui de M. Courtel, et d’autres producteurs spécialisés, dont le père de Christian Vanpoucke, en lien avec la FDSEA. « C’est le syndicat qui a fait qu’on a eu une place à Rungis. »
Ainsi, huit hangars ouverts ont permis aux 350 producteurs de fruits et légumes de s’installer sur ce marché qui s’est transformé au fil des ans. Le nombre de hangars s’est réduit, tout comme le nombre de producteurs (une cinquantaine aujourd’hui).
« Les Halles, qualifiées de ventre de Paris, représentaient le marché de la capitale. Aujourd’hui, c’est devenu un marché international, où traçabilité et sécurité alimentaire sont garanties, mais les producteurs locaux y ont toute leur place avec des produits frais acheminés sans beaucoup de transport ».
Dans le même temps, face à l’urbanisation galopante de la petite couronne, les maraîchers se sont progressivement éloignés de la capitale. C’est ainsi que nombre d’entre eux, comme la famille Vanpoucke, se sont installés à Chailly-en-Bière, d’où Rungis est accessible facilement.
Un nouveau tournant interviendra en 2004 : l’ouverture du Carreau des producteurs grâce à l’appui de la Région, en lien avec la Semmaris.
« Cet outil moderne a touché ma génération », souligne Christian Vanpoucke, qui ajoute : « Le Min a permis de se développer tout en continuant à vendre en direct au client »