Les producteurs de lait sur le chemin des EGA
Les États généraux de l’alimentation ont été le cœur de sujet de l’assemblée générale de l’Association des producteurs de lait du bassin Centre, le 5 mars à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).
Éleveurs, producteurs, conseillers, responsables de l’Association des producteurs de lait du bassin Centre et laiteries étaient réunis mardi 5 mars à Romorantin-Lanthenay dans le cadre de l’assemblée générale de l’APLBC (Association des producteurs de lait du bassin Centre).
« Vers de nouvelles relations commerciales ? Qui sort gagnant des États généraux de l’alimentation ? », ont été les deux questions abordées lors de cette réunion, qui a compté pas moins de cent participants dont une soixantaine d’éleveurs.
Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse, est intervenu en tant que rapporteur de la loi Egalim, se faisant passer pour l’avocat du diable. Après avoir rappelé les objectifs de la loi : une juste rémunération, une meilleure répartition de la valeur pour les agriculteurs et plus de choix et de qualité avec un mode de consommation responsable et durable pour les consommateurs, il s’est attaqué aux sujets de la contractualisation, indicateurs de coût de production, relèvement du seuil de revente à perte.
Pour l’expert, la guerre des prix est aujourd’hui « stoppée » pour revaloriser les produits agro-alimentaires à leur juste valeur.
« Il y a une réelle demande du consommateur d’aller vers la traçabilité, ce qui donne le pouvoir aux paysans de reprendre la main dans les négociations avec la grande distribution, assure Jean Baptiste Moreau. L’origine France a une valeur et les divers scandales sanitaires ne donnent pas envie d’aller consommer ailleurs. À nous de continuer à exporter en misant sur la qualité des produits, sur la traçabilité, pour faire perdurer la ferme familiale de soixante vaches, propre au monde agricole français ».
Une bataille qui selon lui doit se faire groupés, avec des organisations de producteurs (OP), pour avoir du poids face aux géants mondiaux incontournables. « Il faut arriver à faire comprendre que les OP ou les Coop ne sont pas là pour vivre sur le dos des éleveurs », a-t-il martelé.
La journée s’est terminée par une table ronde animée par les responsables des laiteries LSDH, Rians et Chavegrand, qui ont pris le temps de répondre aux nombreuses questions des éleveurs présents.
Pour Philippe Leseure, responsable achat chez LSDH : « La marque C’est qui le patron a œuvré pour l’agriculture en général. Avoir du lait à 80 centimes dans les rayons était avant impensable ! Les choses bougent dans le bon sens, mais pour ça il faut miser sur le collectif ».
« Il est nécessaire de se rencontrer, de parler, de créer de la confiance pour avoir le maximum de plus-value », a ajouté Dominique Verneau, du groupe Rians.
Tous les acteurs autour de la table étaient d’accord sur le fait qu’il faudrait des « politiques courageux, qui expliquent aux consommateurs qu’il n’est plus possible de travailler en dessous d’un certain prix s’il veut manger sain ».