Musée
Les miniatures de Vauban
Le Musée des plans-reliefs, situé aux Invalides (Paris, VIIe arrondissement), abrite une collection de maquettes des places fortes françaises.
Le Musée des plans-reliefs, situé aux Invalides (Paris, VIIe arrondissement), abrite une collection de maquettes des places fortes françaises.
Une bien singulière collection occupe le dernier étage d’une aile de l’Hôtel des Invalides (Paris VII), le Musée des plans-reliefs. Il regroupe vingt-huit maquettes des plus importantes places fortes de France, telles qu’elles étaient sous Louis XIV et ses successeurs.
La construction de ces imposantes reconstitutions a débuté dès 1668, quand la région des Flandres a été conquise par le roi. Il a alors été décidé de fortifier la toute nouvelle frontière. Pour suivre la progression des chantiers, des maquettes en relief sont construites. Ainsi, le roi, restant en Île-de-France, contrôlait la réalisation des projets, tout en pouvant suggérer des modifications.
Les fortifications de type Vauban, édifiées le long des frontières du royaume, seront construites jusqu’à la fin du XIXe siècle, quand les progrès de l’artillerie rendent obsolètes ces sites défensifs. Sur cette période, ce sont 260 plans-reliefs qui seront réalisés, pour représenter 150 sites fortifiés. Une partie des maquettes a été détruite par les Prussiens en 1815, à la suite de quoi la collection a été reconstituée et mise à jour.
De manière générale, les maquettes sont réalisées à une échelle de 1/600e. D’abord situés à Lille (Nord) et à Béthune (Pas-de-Calais), les ateliers sont regroupés en 1756 au Louvre avant de rejoindre les combles des Invalides, sous Louis XVI, où les maquettes sont toujours abritées. Du bois et du carton mâché étaient utilisés pour leur construction, à renfort de colle, de peinture ou encore de papier. Les dimensions gigantesques des maquettes ne permettant pas une réalisation en un bloc, tout était fabriqué sur plusieurs tables de petite dimension, assemblées une fois le travail terminé. Ainsi, le plan-relief de Bayonne, construit entre 1819 et 1822, mesure plus de six mètres sur huit et a nécessité vingt-huit tables. Celui de Toulon, d’une envergure moindre, a quant à lui mobilisé treize tables.
Aujourd’hui, ces maquettes ont une valeur informative non négligeable, permettant de connaître avec précision ce à quoi ressemblait le relief des citadelles et des villes représentées. C’est notamment le cas avec la maquette du Mont-Saint-Michel (Manche), construite en 1701, qui présente une silhouette totalement différente de l’actuelle. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que les élèves de Viollet-le-Duc rénoveront l’abbaye et construiront sa flèche si caractéristique.
Les maquettes de Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales), Saint-Tropez (Var) ou encore de Belle-Île (Morbihan) sont également exposées au public.
+ d’infos :
Billet couplé au reste des Invalides. Tarif : 14 euros, tarif réduit et gratuité sous conditions.