Les mines de phosphates, une prise «symbolique» pour l'Etat islamique
Les mines de phosphates, dont s'est emparé le 25 mai l'Etat islamique (EI) en Syrie, représentent une prise «symbolique», étant donné la difficulté d'exploiter ou de revendre ce minerai servant à la fabrication d'engrais, selon un expert.

Car le phosphate brut que contiennent les mines de Khnaifess, près de Palmyre, «est inutilisable en tant que tel», explique le professeur Philippe Chalmin. Il faut d'abord le transformer en acide phosphorique, puis en diammonium phosphaté (DAP), qui entre dans la composition des engrais agricoles. Un procédé techniquement hors de portée de l'EI, contrairement à ce qui se passe pour le pétrole, «que l'on peut quasiment raffiner dans son arrière-cuisine», précise l'universitaire. De plus, selon lui, il n'existe probablement pas de marché noir du phosphate qui permettrait d'écouler clandestinement le produit de la mine. Même si les mines de Khnaifess sont présentées comme les deuxièmes plus importantes de Syrie, la prise est donc «plus de l'ordre du symbolique», car les dijhadistes «ne peuvent pratiquement pas revendre ce phosphate». Estimer la production syrienne de phosphates est «très difficile», mais «je pense qu'elle n'est pas énorme», calcule le spécialiste.