Les JO compliquent la moisson
Les restrictions de circulation en raison des Jeux olympiques ont un impact sur la récolte. Les coopératives ont tenté d'anticiper le problème.
Les restrictions de circulation en raison des Jeux olympiques ont un impact sur la récolte. Les coopératives ont tenté d'anticiper le problème.
Pendant la fête, le travail continue. Depuis le milieu de la semaine dernière, les agriculteurs d'Île-de-France ouest ont enfin pu attaquer les blés. Mais le « timing » aurait difficilement pu être pire, la préfecture de Paris ayant prévu de nombreuses restrictions de circulation sur la route et sur la Seine pendant cette semaine en raison de l'organisation des Jeux olympiques.
C'est sans doute la fermeture totale de la Seine qui a eu le plus d'impact, même si deux créneaux de circulation ont été consentis juste avant et après la fermeture. « Les péniches sont arrêtées sur notre pôle de Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), l'un des plus gros sites de chargement pour notre coopérative, explique Simon Verger, directeur du pôle aval chez Valfrance. On perd plus de 10 000 tonnes de ''dégagement'' sur une semaine, alors que l'on doit rapidement faire de la place pour la suite des récoltes, notamment de maïs ». Même constat chez Coop IDF Sud. « Pendant une semaine, nous n'avons pas pu charger la marchandise sur les péniches du port de Corbeil-Essonnes (Essonne). Nous allons devoir forcer dans les stocks », estime Pierre Lethuillier, responsable filière.
Anticiper et stocker
Les fermetures partielles pendant les épreuves semblent poser moins de problèmes. Un centre de gestion du trafic a été mis en place par l'opérateur VNF (Voies navigables de France). « L’attribution de places de stationnement et de créneaux de passage, pilotés par VNF avec un guichet unique (mail et numéro de portable) va permettre de lisser et de prioriser les passages selon les besoins de chargement et déchargement. Les acteurs de la filière se sont engagés à fournir des plannings mis à jour afin que VNF ait une vision globale au plus juste des priorités et des heures prévues d’arrivée sur le bief de Paris », explique-t-on chez Intercéréales.
Face à cette situation, les coopératives ont toutefois essayé d'anticiper au maximum les choses. Chez Valfrance, davantage de trains ont ainsi été affrétés. Autre voie possible : la route. « Mais tout le monde se rue sur les camions », constate Pierre Lethuillier. Le stockage reste la solution la plus simple, quitte à décaler certaines livraisons. « Les exports se feront plus tardivement », déclare Baptiste Blanche, responsable de collecte chez Cérèsia. Enfin, les volumes de cette moisson difficile s'annoncent moins importants que prévus, ce qui, d'une certaine manière, facilite leur stockage, avant que les choses reviennent à la normale, ce week-end et après les Jeux.
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