Les irrigants de Loir-et-Cher débattent sur l’agriculture de demain
Lors de l’assemblée générale des irrigants de Loir-et-Cher, le syndicat a pris l’initiative d’organiser un ciné-débat autour du film La théorie du boxeur.
Lors de l’assemblée générale des irrigants de Loir-et-Cher, le syndicat a pris l’initiative d’organiser un ciné-débat autour du film La théorie du boxeur.
En préambule du visionnage du film La théorie du boxeur, Benoît Lonqueu, président du Syndicat des irrigants, l’avait annoncé : « C’est un film sur les impacts du réchauffement climatique et il risque de provoquer de nombreux débats ». On peut dire que l’objectif a été atteint. Après son assemblée générale statutaire, le Syndicat des irrigants a organisé un ciné-débat à la salle des fêtes de Saint-Bohaire, jeudi 11 avril. Le film en question, La théorie du boxeur, documentaire du cinéaste de Nathanaël Coste, est filmé dans la Drôme et met en avant plusieurs systèmes agricoles, dont l’agroécologie.
Un film pour réagir
Le film n’épargne pas toujours l'irrigation et met en avant une agriculture locale en circuit court. Toutefois, certains agriculteurs présents dans la salle ont tenu à faire remarquer que pour maintenir des filières dans le respect de l’environnement, l'eau est indispensable. « C’est un film qui met en avant une agriculture marginale. Il ne faut pas oublier qu’il est plus facile d’arrêter une filière que d’en créer une. On a besoin d’eau pour nos productions et on ne cesse de respecter les enjeux environnementaux », a affirmé un agriculteur dans la salle. De son côté, Benoît Lonqueu a souligné que ce film avait pour principale ambition « de faire réagir et aussi de montrer que toutes les agricultures ont leur place, car l’avenir du monde agricole ne se fera pas qu’en local ».
Tous les systèmes agricoles pour demain
Des représentants de la Direction départementale des Territoires de Loir-et-Cher (DDT 41) étaient présents pour représenter les services de l’État. Ils ont beaucoup échangé avec les agriculteurs, voire débattu sur le sujet de l’eau notamment. « Nous aurons besoin de tous les systèmes agricoles à l’avenir pour s’en sortir. Les gens doivent aussi comprendre que des systèmes agricoles plus vertueux sont synonymes d’une main-d’œuvre plus importante et aujourd’hui, nous sommes un secteur d’activité en tension », a expliqué le président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, Arnaud Bessé.
D’autres agriculteurs ont surtout souligné que pour revenir à des modèles agricoles de petite taille comme montrés durant le film, il est nécessaire que la société accompagne le monde agricole. « Ce qui n’a pas été abordé dans le film, c'est la rémunération de ce type de système agricole. Parce que travailler, c’est bien, mais gagner sa vie, c'est aussi une option non négligeable », ont rappelé de nombreux irrigants dans la salle.
Après des échanges rugueux, mais constructifs, les agriculteurs irrigants ont profité d’un moment de convivialité pour nourrir de nouveaux échanges.
Les irrigants rassurés pour la campagne à venir
Après des pluies hivernales en grande quantité, les coefficients de prélèvement des nappes de Beauce centrale et blésoise ont été rehaussés, atteignant chacun 0,79 et 0,78. Ces nouveaux coefficients sont les bienvenus pour les irrigants en cas de sécheresse cet été. « C'était vraiment inespéré à l'automne dernier d'avoir de tels coefficients. Les irrigants sont rassurés pour la campagne à venir », assure Benoît Lonqueu, président du syndicat des irrigants de Loir-et-Cher.
Pour sa part, Camille Lecomte, président de l'OUGC, est optimiste pour l'avenir : « Nous n'avions pas eu un rechargement aussi rapide depuis 2013. Nous sommes optimistes pour la campagne qui arrive et même si nos coefficients sont remontés, on espère ne pas avoir besoin de beaucoup irriguer cet été comme l'année dernière ».