Économie
Les importations de miel pénalisent les apiculteurs français
Le libre-échange sans droits de douane déséquilibre le marché du miel. La FNSEA et le Copa réagissent.
Le libre-échange sans droits de douane déséquilibre le marché du miel. La FNSEA et le Copa réagissent.
À la suite de l’invasion russe en février 2022, l’Union européenne décidait au mois de juin de la même année d’une libéralisation totale des échanges commerciaux avec l’Ukraine, avec la suppression de tous les quotas et droits de douane sur les produits ukrainiens, notamment agricoles. L’objectif étant de soutenir économiquement l’Ukraine.
Or, cette décision impacte économiquement les agriculteurs et apiculteurs européens, en raison d’une hausse des importations de certaines denrées alimentaires à des prix défiant toute concurrence. C’est pourquoi la FNSEA a demandé et obtenu un nouveau dispositif pour mieux protéger les secteurs sensibles (comme le miel) des perturbations du marché. Ce dispositif de sauvegarde est entré en vigueur le 5 juin 2024 et sera applicable jusqu'au 6 juin 2025.
Grâce à la mobilisation de la commission apiculture de la FNSEA et du groupe miel du Copa (Comité des organisations professionnelles agricoles de l'Union européenne), une mesure de sauvegarde automatique spécifique au miel a ainsi été ajoutée. Elle s'active avec un délai de quatorze jours dès lors que les volumes d'importation de miel d’Ukraine au cours de l’année 2024 atteignent la moyenne des volumes d'importation enregistrés au cours des trois dernières années (soit 44 000 tonnes). Le miel importé a récemment atteint ce quota. La Commission européenne a donc déclenché le 21 août dernier le frein d’urgence, permettant la réintroduction immédiate des droits de douane jusqu’au 5 juin 2025.
Pour la FNSEA, cela démontre l’intérêt d’avoir inclus le miel dans le dispositif de sauvegarde. Le déclenchement du mécanisme devrait donc contribuer à limiter les importations, mais il reste insuffisant pour protéger pleinement les apiculteurs français et européens. La FNSEA reste donc pleinement mobilisée pour trouver un accord commercial équilibré avec l’Ukraine post-juin 2025.