Fraisiculture
Les fortes chaleurs ennemies des fraises
Rencontre avec Franck Guilloteau, président du Cadran de Sologne, coopérative qui rassemble 23 exploitants à Fontaines-en-Sologne. Il revient sur la saison des fraises de ce printemps.
Rencontre avec Franck Guilloteau, président du Cadran de Sologne, coopérative qui rassemble 23 exploitants à Fontaines-en-Sologne. Il revient sur la saison des fraises de ce printemps.
Au Cadran de Sologne, coopérative qui rassemble vingt-trois producteurs, la saison a été compliquée voire « mauvaise », précise Franck Guilloteau. « On peut déjà compter 25 % de perte de production en sol pour cette année », déplore le président du Cadran de Sologne. La coopérative compte à la fois des producteurs en sol et hors-sol avec jardins suspendus et différentes variétés comme la gariguette, qui représente 30 % de la production au Cadran. Par jour, « il y a entre 50 à 75 tonnes de fraises » qui arrivent à la coopérative pour être stockées et revendues dans la journée aux acheteurs présents pour examiner la qualité des fruits.
Un marché saturé
Les fortes chaleurs que connaît le Loir-et-Cher impactent considérablement les productions au sol prioritairement. « On a de gros volumes et trop de fraises d’un seul coup qu’il faut écouler », explique Franck Guilloteau. Au-delà de ce problème climatique, la demande se fait plus rare. « Les gens préfèrent acheter 500 grammes de fraises au lieu de 1 kg pour se faire plaisir car à cause de l’inflation ils dépensent moins », détaille le président de la coopérative. Ces deux facteurs réunis obligent les producteurs à agir. « On a pris la décision sur notre exploitation d’abandonner un hectare de production en sol », explique Franck Guilloteau. Le marché est saturé et les prix de cette année, « qui sont standards », ne vont pas compenser les pertes.
Adapter ses méthodes de travail
La différence se fait sur la capacité de diversification des méthodes de travail. « Avec les jardins suspendus et les productions hors-sol, on peut allonger un peu la durée de production », affirme Franck Guilloteau. Ce facteur encourage fortement de nombreux exploitants à investir. On peut remarquer « une hausse des infrastructures et des investissements en cours pour s’orienter vers des productions hors-sol ». En effet, la production de « la variété charlotte peut s’écouler jusqu’en novembre, ce qui permet d’amortir les ateliers », précise le président du Cadran. La saison de récolte des fraises, qui habituellement se termine aux alentours du 15 juin, se terminera « sûrement vers le 8 juin cette année, c’est-à-dire une semaine de moins », anticipe le président du Cadran de Sologne.
Même si cette saison 2022 est compliquée pour les producteurs de fraises, Franck Guilloteau l'assure : « Nous serons toujours là l’année prochaine ».