Édito
Didier Delory : « Les éleveurs sont déjà inquiets pour l’avenir de leur activité, ce nouveau rapport est un coup de massue »
Didier Delory, président de la FNSEA 41, a décidé de réagir à la suite du dernier rapport de la Cour des comptes rendu public le 22 mai dernier demandant une réduction importante du cheptel bovin en France.
Didier Delory, président de la FNSEA 41, a décidé de réagir à la suite du dernier rapport de la Cour des comptes rendu public le 22 mai dernier demandant une réduction importante du cheptel bovin en France.
« Le premier mot qui me vient à l’esprit à la suite du dernier rapport de la cour des comptes, c’est l’incompréhension. Pourquoi cet organisme intervient sur des questions comme l’élevage en France ? Que la Cour des comptes intervienne sur ce type de sujet m’interroge énormément. Depuis la période Covid, on nous parle en boucle de souveraineté alimentaire, qu’en est-il après ce rapport ? Les importations ont encore augmenté en 2022 depuis les accords du Mercosur. Le gouvernement se doit de nous dire ce qu’il souhaite pour l’avenir de l’agriculture en France. La profession agricole travaille chaque jour pour proposer de nouvelles solutions afin d’être plus vertueuse tout en continuant à nourrir la population. Voici désormais que la Cour des comptes propose en filigrane de supprimer l’élevage du pays. C’est totalement incohérent.
L’élevage du département est en souffrance, les éleveurs sont déjà inquiets pour l’avenir de leur activité, ce nouveau rapport est un coup de massue, ils ne se sentent pas soutenus. On ne peut pas demander à un éleveur de réduire sa production. Le Programme national nutrition santé nous propose de manger jusqu'à 500 grammes de viande par semaine en France par personne, par contre à côté de cela, le gouvernement ne met aucun frein par rapport aux échanges internationaux. C’est complètement incompréhensible.
Je m’inquiète surtout pour les jeunes qui démarrent. Le seul point positif de tout cela, c’est le soutien reçu de la part du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, à la suite de la sortie de ce rapport. Les quelques mots positifs qu’il a eus ont fait du bien à la profession. Il faut soutenir notre élevage en Loir-et-Cher et plus largement en France. »
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