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Les coopératives laitières : des entreprises françaises performantes à soutenir face à la volatilité A

A l'occasion d'une conférence de presse tenue ce matin avant l'ouverture de son Assemblée générale annuelle, la Fédération Nationale des Coopératives Laitières a présenté les résultats de son premier Baromètre économique de la Coopération Laitière.

© FNPL

Adressée en décembre dernier aux entreprises adhérentes de la FNCL, cette étude a permis de dresser un état des lieux chiffré de la coopération laitière à l'aune de la sortie des quotas. Si les coopératives se sont préparées pour faire face à cette nouvelle donne qui implique une plus grande volatilité, leur dynamique de croissance ne peut être totalement envisagée qu'avec le concours des pouvoirs publics.

Les coopératives laitières : une consolidation en marche

Un poids croissant dans la filière

Ce premier baromètre économique a pour objectif de livrer une photographie chiffrée à date de la coopération laitière, d'en constater les évolutions depuis 2010 et d'en donner quelques perspectives pour les années qui viennent. Les premiers résultats indiquent que les coopératives laitières représentent :

o 35 000 points de collecte, soit la moitié des points de collecte de l'Hexagone

o 56 000 associés-coopérateurs

o 20 000 salariés, en amont et en aval

Sur le plan économique, la coopération laitière pèse 14,5 milliards d'euros (soit 53 % dans la filière) pour un volume total de lait collecté s'élevant à 12,8 milliards de litres* (soit 54 % dans la filière) et un volume total de lait transformé de 10,7 milliards de litres* (soit 45 % dans la filière). L'activité des coopératives s'est donc nettement accélérée depuis 2010 lorsqu'elles représentaient 9 milliards de litres* en volume total de lait transformé, soit une progression de 19 % à périmètre constant en 4 ans. Les coopératives laitières ont investi au total 990 millions d'euros au cours des 5 dernières années. A ce jour, selon les seules déclarations chiffrées, on estime à au moins 1 milliard d'euros les investissements qui seront réalisés au cours des 5 prochaines années.

Des stratégies maitrisées

La coopération laitière se distingue par la diversité des entreprises qui la compose, de toute taille, de tout mix-produits, réparties sur l'ensemble du territoire français. Chacune des coopératives définit sa stratégie selon ses caractéristiques propres ; mais toujours selon la logique du développement maîtrisé qui se traduit par la mise en adéquation des attentes des associés-coopérateurs, des débouchés de la coopérative et de l'outil industriel.

• Une diversité liée à l'implantation sur le territoire

• Une diversité liée à la taille de l'entreprise : les 10 plus gros groupes coopératifs ont chacun un chiffre d'affaires supérieur à 300 millions d'euros, lorsque les 30 coopératives intermédiaires et les 200 fruitières ont un chiffre d'affaires inférieur au même montant.

• Une diversité liée au mix-produits : 15 % des coopératives laitières ne produisent que des produits de grande consommation (PGC) tandis que 10 % ne fabriquent que des produits BtoB. Les 75 % restants intègrent les deux dans leur production, avec des ratios variables : 40 % ont une activité mixte avec une dominante PGC, 25 % une activité mixte et enfin 10 % une activité mixte avec une dominante BtoB.

Au total, les PGC représentent 65 % du chiffre d'affaires des coopératives laitières et 59 % de leurs volumes, tandis que pour les produits BtoB ces chiffres atteignent respectivement 35 % et 41 %.

Une présence nettement renforcée à l'international

Le chiffre d'affaires total des coopératives laitières à l'international s'élève actuellement à 4,1 milliards d'euros, soit 32 % de leur activité (pour les coopératives qui ont une activité de transformation), avec 19 % réalisés dans les pays de l'Union Européenne et 13 % en-dehors. La quasi-totalité des coopératives laitières (96%) a d'ailleurs une activité à l'international contre 42% en 2010.

Une action politique nécessaire pour soutenir leur avenir et leur développement

Depuis 2010, les coopératives laitières ont gagné en poids et en puissance afin de préparer leur activité à la sortie des quotas. Ces entreprises sont aujourd'hui en mesure de poursuivre leur croissance en allant notamment sur de nouveaux marchés à l'international, lesquels comptent une consommation mondiale en progression moyenne de 2 % par an.

«La seule incertitude de ce scénario est la volatilité accrue que la levée des quotas a renforcée. La FNCL accompagne depuis plusieurs années les coopératives laitières afin de les préparer et de travailler sur leur compétitivité. Néanmoins, la gestion de la volatilité ne pourra se passer de l'intervention des pouvoirs publics en cas d'amplitude extrême sur les marchés. C'est un des préalables indispensables si l'on veut assurer aux entreprises le succès escompté et faire en sorte que ce nouveau contexte représente avant tout des opportunités et des leviers de croissance. Les coopératives laitières ont pour spécificité de raisonner l'internationalisation à partir de la production et de l'activité économique de nos territoires : il est de la responsabilité des pouvoirs publics français de soutenir cette dynamique globale, tant économique que politique, au niveau national comme au niveau communautaire» assure Dominique Chargé, président de la FNCL.

Ainsi, après avoir soutenu la mise en place en 2014 d'un observatoire européen du secteur laitier, la FNCL tient à rappeler la nécessité de mettre en place :

• un système de gestion de crise au niveau européen, obligatoire et équitable, dans lequel les outils d'intervention existants doivent pouvoir être mobiles et réactifs pour s'adapter aux différentes situations de marché

• un mécanisme de sécurisation de la marge des éleveurs laitiers, sur l'exemple du Farm Bill américain mis en place en 2015, intégré dans la prochaine PAC post 2020

* En équivalent litres de lait

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