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Betteraves
Les contraintes réglementaires, sujet prioritaire de la CGB Centre-Val de Loire

La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) Centre-Val de Loire a organisé son assemblée générale mardi 17 septembre à Pithiviers-le-Vieil (Loiret), en présence de son président au niveau national, Franck Sander.

Dès son propos introductif, Alexandre Pelé, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) Centre-Val de Loire, a fait un état des lieux de la situation de la filière betteravière. « Nous avons perdu depuis un certain nombre d'années des surfaces, même si depuis peu, nous connaissons un contexte plus favorable, qui a permis à des agriculteurs de renouer avec la culture de la betterave ».

La jaunisse, un sujet toujours prégnant

La filière betteravière en Centre-Val de Loire a subi une baisse de 41,9 % de ses surfaces entre 2017 et 2023 à cause, notamment, de plusieurs aléas climatiques, de l’effondrement du cours du sucre en 2018, mais surtout de la crise de la jaunisse en 2020. Toutefois, pour la campagne 2024, les surfaces de betteraves sucrières ont été revues à la hausse dans le Loiret avec 1 865 hectares d'augmentation et 69 hectares en Loir-et-Cher. « En Eure-et-Loir, les surfaces continuent de diminuer cette année, avec une baisse de 126 hectares », détaille Milène Grapperon, directrice régionale de la CGB CVL.

Concernant les betteraves porte-graines, les surfaces sont en diminution pour la campagne 2024 sur les trois départements de la région. En région Centre-Val de Loire cette année, on comptabilise 1 263 exploitations betteravières qui produisent sur 22 212 hectares, dont 1 041 hectares et 69 planteurs en Loir-et-Cher.

Les rendements sont aléatoires depuis quelques années, avec cependant une bonne moyenne de 86 tonnes par hectare en 2023. La jaunisse n’a pas épargné le département d’Eure-et-Loir durant la campagne précédente. « Il était indispensable durant cette assemblée d’évoquer la jaunisse, car c’est un sujet prégnant. À la suite de l’engagement du ministre de l’Agriculture d’indemniser toutes les pertes liées à la jaunisse, la CGB et les fabricants de sucre ont travaillé sur un dispositif d’indemnisation qui a dû s’inscrire une nouvelle fois dans le dispositif des aides de minimis », a souligné Alexandre Pelé, président de la délégation CGB Centre-Val de Loire. Pas moins de 249 dossiers ont été traités, pour 3 millions d’euros d’indemnisations, dont 191 en Eure-et-Loir pour 2,2 millions d’euros.

Une distorsion de concurrence en France

L’assemblée générale de la CGB CVL a aussi été l’occasion d’évoquer la pression réglementaire que subissent les exploitations betteravières, avec notamment l’interdiction de tous les néonicotinoïdes ou assimilés, dont l’acétamipride et la flupyradifurone utilisés dans les autres pays européens. « Nous sommes les seuls pour l’instant au sein de l’Union européenne à subir une telle distorsion de concurrence », a rappelé Franck Sander, président de la CGB.

Autour d'une table ronde, des intervenants ont tenté de décrypter les nouveaux équilibres politiques et ont évoqué la nécessité pour la confédération de continuer à défendre la filière betteravière face à des réglementations la mettant en péril. Comme l’a rappelé Capucine Fandre, fondatrice de la société de conseil en affaires publiques Séance Publique : « J’accompagne la CGB depuis longtemps pour favoriser des échanges constructifs avec les représentants politiques pour faire valoir et défendre les enjeux de la filière. Dans le contexte actuel, il va falloir établir les contacts avec nos nouveaux interlocuteurs locaux ou nationaux ».

Faire en sorte que l’agriculture pèse sur les décisions

Pour Luc Lamirault, ancien député d’Eure-et-Loir — à l’origine d’une proposition de loi pour assouplir le cadre d’utilisation des produits pharmaceutiques —, le ministère de l’Agriculture manque de pouvoir de décision face à des organismes tels que l’Anses. « J’ai poussé en faveur d'un projet de loi pour que le ministère de l’Agriculture reprenne plus de pouvoir, qu’il puisse davantage faire valoir la notion de bénéfice/risque et que ce soit à lui que revienne la décision finale. Il faut trouver des solutions réglementaires pour faire sauter des verrous », a-t-il expliqué.

Véronique Guérin, du Bureau européen de l’agriculture française, a rappelé de son côté la nécessité pour l’agriculture française, dont la filière betteravière, de continuer à être présente à Bruxelles pour maintenir un lien avec la Commission européenne et peser sur les textes réglementaires en gestation. C’est ainsi que, grâce aux remontées syndicales et aux interventions politiques, dans le projet de règlement « Restauration de la nature », la proposition qui prévoyait que 10 % de la surface agricole de l’Union européenne soit sanctuarisée a été supprimée. « Cette disposition a été enlevée du texte européen, mais celui-ci sera décliné dans les États membres. Il faudra rester vigilant. Et c’est un exemple parmi d’autres », a-t-elle relevé.

Continuer à diversifier ses cultures

Malgré une récolte 2024 qui s’annonce moyenne pour les exploitations betteravières et des prix en baisse qui devraient être aux alentours de 40 euros la tonne, Franck Sander a tenu tout de même à rappeler l'importance de regarder sur le long terme : « Quand on est agriculteur, il ne faut pas qu’on gère nos exploitations à l’instant t. La gestion des risques ne passe pas que par l’assurance, mais elle passe aussi par la diversification de nos exploitations ».

Et Alexandre Pelé de conclure : « Nous n’avons pas été épargnés dans la région, on l’a vu sur nos surfaces, avec en 2020 la jaunisse ou encore en 2021 avec le gel. Nous continuons de travailler avec toujours la même motivation et cette volonté de continuer à produire dans notre région et nos territoires ».

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