Les chasseurs du Loiret préparent la prochaine saison
Lors de son assemblée générale le 13 avril, la Fédération des chasseurs du Loiret est revenue sur sa contribution au prochain Schéma départemental de gestion cynégétique et sur ses objectifs de régulation.
Lors de son assemblée générale le 13 avril, la Fédération des chasseurs du Loiret est revenue sur sa contribution au prochain Schéma départemental de gestion cynégétique et sur ses objectifs de régulation.
Près de 500 personnes étaient réunies dans la salle Blareau de Sully-sur-Loire samedi 13 avril, pour assister à la 96e assemblée générale de la Fédération départementale des chasseurs du Loiret (FDC 45). Parmi elles, deux invités de marque : Gérard Larcher, président du Sénat, et François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire, venus expressément pour soutenir les actions menées par la FDC 45.
« Par ma présence, je voulais témoigner du rôle de la chasse comme facteur de l’identité du territoire, comme porteuse d’une régulation mais aussi comme un élément de cohésion sociale », a expliqué Gérard Larcher. François Bonneau a quant à lui salué le travail, l'engagement et la passion des chasseurs, qu'il juge comme « essentiels pour préserver les équilibres écologiques ».
Discuté en amont de cette rencontre, lors de cinq réunions préparatoires, le prochain Schéma départemental de gestion cynégétique et les objectifs de diminution des surfaces impactées par les dégâts de gibier ont été largement évoqués par les représentants de la FDC 45 au cours de cette matinée.
Maintenir les animaux au bois
Alors que l'actuel Schéma départemental de gestion cynégétique devrait prendre fin au 30 juin, Alain Machenin, président de la FDC 45, a admis que des éléments demeurent encore aujourd'hui en suspens. « Depuis plus d’un an, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires sur ce nouveau Schéma, a-t-il précisé. En fin de parcours, je constate un certain désaccord, surtout avec l’administration, notamment par rapport au contrat entre l'État, les organisations agricoles et les fédérations nationales ». Le président départemental des chasseurs a indiqué qu'il espérait que le Loiret puisse bénéficier de la même réglementation que ses voisins du Cher et du Loir-et-Cher : « Nous souhaitons nous aussi pouvoir mettre de façon raisonnée quelques betteraves pour maintenir les animaux au bois ».
Période d'arrêt de l'agrainage
Autre point de désaccord : l'agrainage. L'État voudrait soumettre aux chasseurs une période d’arrêt de cette pratique. Une limitation incompréhensible pour Alain Machenin : « Le signataire du contrat d’agrainage s’engage tout au long de l’année à répandre raisonnablement quelques grains de maïs. Je ne comprends pas cette position, en sachant que pendant douze années successives, nous avions des communes en zone noire, donc interdites d’agrainage quatre mois consécutifs du 1er décembre au 31 mars ». Le président de la FDC 45 en a appelé « à la grande sagesse » de Sophie Brocas, préfète de région et du département, pour « prendre la mesure du problème ».
Utilisation de lunettes thermiques
D'avril à mai, lors de la période de protection des semis de maïs, Alain Machenin a rappelé que les autorisations de tir à l'affût de nuit sur les passages culturaux sont possibles, en respectant des consignes de sécurité très strictes. Dans un souci d'efficacité lors de cette régulation, et alors qu'un arrêté est paru en ce sens dans le Cher, le président aimerait que les chasseurs loirétains puissent utiliser « des techniques modernes telles que les lunettes thermiques pour éliminer les animaux malfaisants ».
Selon Alain Machenin, toutes les nouveautés de ce Schéma départemental de gestion cynégétique seront applicables dès le 1er juillet prochain, si la préfète le valide. Dans le cas contraire, elle devra prendre un arrêté préfectoral qui prolongera le Schéma actuellement en vigueur.
Réduire les surfaces touchées par des dégâts de gibier
La FDC 45 doit dorénavant respecter des objectifs fixés par l'État en diminuant les surfaces impactées par les sangliers et les grands gibiers. Ces objectifs ont été calculés sur la base des 1 776 hectares détruits dans le département en 2019. « Nous devons diminuer de 20 % ces surfaces endommagées cette année, pour atteindre les 1 425 hectares, résume Alain Machenin. En 2025, nous devrions passer à une diminution de 30 %, pour arriver au résultat final de 1 243 hectares détruits au maximum. L’écart est grand, l'objectif ambitieux mais pas impossible », rassure le représentant des chasseurs.
L’année dernière, 1 588 hectares avaient été détruits dans le Loiret. Lors de l'exercice 2022-2023, la FDC 45 avait explosé son résultat d'exploitation en dédommageant à hauteur de plus de 3 millions d'euros les exploitants concernés par les dégâts de gibier. Pour cet exercice 2023-2024, qui se clôturera au 30 juin prochain, les charges s'élèvent à 1 735 979 euros. « On souffle un peu mais rien n’est gagné, admet Mathieu Teixeira, trésorier de la FDC 45. Je ne veux pas m’avancer mais j’espère vous présenter l’année prochaine un résultat positif sur l’exercice ».
En fin de matinée, Maurice Lemoine et Yves Lacroix ont été médaillés par la FDC 45 pour leurs actions en faveur de la chasse dans le département. Puis, après son allocution qui s'est terminée par une citation de Maurice Genevoix, Gérard Larcher a décoré Alain Machenin de la médaille du Sénat.
Saison de chasse 2024-2025
Le conseil d’administration de la Fédération des chasseurs du Loiret a reconduit l'opération bracelet de sanglier gratuit du 1er juin au 14 août 2024 (sans apposition de dispositif de marquage). Puis, du 15 août 2024 au 31 mars 2025, le prix du bracelet sanglier restera à 30 euros. Face à la recrudescence des fraudes, les boutons de commercialisation de sanglier seront de nouveau remplacés par des bracelets. Les boutons 2023-2024 seront échangeables de 9 heures à midi, mardi 4 juin à la FDC 45, mercredi 5 juin au lieu-dit La Grande-Ronce à Griselles, jeudi 6 juin à l'entreprise Mega à Nogent-sur-Vernisson, vendredi 7 juin dans la salle de réunion de Bellegarde, et samedi 8 juin au centre Kuypers à Sully-sur-Loire. Si un bouton frauduleux est rapporté lors de ces sessions, le lot entier sera jeté.