L’élevage en mutation
Cécile Soufflay-Contal a repris en 2020 l’élevage familial de charolaises à Liverdy-en-Brie. Elle a plusieurs projets pour la poursuite de son activité.
Cécile Soufflay-Contal a repris en 2020 l’élevage familial de charolaises à Liverdy-en-Brie. Elle a plusieurs projets pour la poursuite de son activité.
À 36 ans, Cécile Soufflay-Contal, qui est née dans une famille d’éleveurs, a déjà connu plusieurs vies professionnelles. Après un DUT* en gestion et administration, puis un cursus à l'École supérieure de commerce de La Rochelle (Charente-Maritime), la jeune femme a intégré la société Bonny, à Gretz-Armainvilliers. D’abord stagiaire, elle a travaillé successivement au service commercial puis à la recherche et développement au sein de cette entreprise spécialisée dans la transformation de viande. En parallèle, elle décide en 2016 de passer par correspondance un bac professionnel Conduite et gestion de l’entreprise agricole. Deux ans plus tard, alors que le chemin se profilait pour la reprise de l’exploitation familiale de polyculture-élevage à Liverdy-en-Brie, elle s’installe aux côtés de son père tout en conservant son activité de salariée. Elle reprend réellement les rênes de l’entreprise en 2020 alors que, concomitamment, son père tombe malade et qu’elle se retrouve au chômage partiel lors du premier confinement.
À l’époque, le cheptel comptait une quarantaine d’animaux de race charolaise, un nombre qu’elle a réduit en prenant la relève, et 130 hectares, dont une vingtaine d’hectares de prés. Après s’être interrogée sur la poursuite ou non de l’élevage, elle décide de continuer, mais en modernisant les installations. « Cela permet de valoriser les prés, explique-t-elle. L’intégration de produits végétaux de l’exploitation (orge aplatie, pulpe de betterave…) diminue ainsi les dépenses. L’épandage de fumier réduit les apports azotés dans les champs à l’heure où le prix de l’azote s’envole ». De la luzerne va être ensemencée sur des petites parcelles, dont les ZNT (Zones de non-traitement).
Évolution de l’élevage
Aujourd’hui, l’élevage de Cécile Soufflay-Contal comporte une vingtaine de vaches. « J’ai supprimé toutes les génisses, à l’exception de deux d’entre elles, d’une dizaine d’années. J’ai gardé celles de 2019 et 2020 ». De nombreux échecs sur les inséminations des primipares sont à noter.
Toutefois, l’éleveuse songe à changer de race. « J’ai failli passer au wagyu, mais monter une filière de commercialisation avec un petit élevage s’avère compliqué. Aujourd’hui, je pense à l’avenir prendre des limousines », détaille la jeune femme.
Si le cheptel doit évoluer, les bâtiments et les installations ne sont pas en reste. « On a 20 km de clôtures à refaire. Je regarde aussi du côté des nouvelles technologies, comme les colliers électroniques », précise-t-elle. Un nouveau bâtiment aux normes et situé à l’extérieur du village, afin de ne plus être enclavé au milieu des habitations, devrait être construit pour rentrer les vaches l’hiver, d’ici à la fin de l’année, si tout se passe bien.
Système de vente
Cécile Soufflay-Contal commercialise sa production à des marchands de bestiaux et quelques têtes en circuit court. Un système de réservation est en place, mais en général la demande est plus importante que la quantité disponible. L’abattage est réalisé à Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre). Découpée à Sully-sur-Loire (Loiret), la viande est ensuite vendue sous forme de caissettes de 5 à 10 kg à la ferme, mais elle n’envisage pas la création d’une boutique. Depuis peu, l’éleveuse a intégré l’organisation de producteurs Bovins d’Île-de-France, qui regroupe les éleveurs pour s’orienter vers les secteurs demandeurs de viande bovine.
*Diplôme universitaire de technologie.