Équin
L'écurie active : optimiser la vie en troupeau et le temps de travail
À Saint-Martin-du-Tertre (Val-d'Oise), Laure et Antoine Chauvet exploitent l'EARL Les Écuries de la fontaine. Depuis quatre ans, ils ont complètement modifié leur fonctionnement de pensions pré-box pour développer une écurie active.
À Saint-Martin-du-Tertre (Val-d'Oise), Laure et Antoine Chauvet exploitent l'EARL Les Écuries de la fontaine. Depuis quatre ans, ils ont complètement modifié leur fonctionnement de pensions pré-box pour développer une écurie active.
Antoine et Laure Chauvet sont frère et sœur, associés depuis 2004 de l'EARL Les Écuries de la fontaine à Saint-Martin-du Tertre (Val-d'Oise).
Ils ont développé une activité de pension et d'élevage de chevaux sur 17 hectares, dont 11 hectares de pâtures, et disposent d'aires de travail pour les chevaux de sport et de loisir. À l'origine, ils proposaient des pensions de chevaux au pré et pré-box.
Depuis quatre ans, ils ont réaménagé leur écurie et proposent un mode d'hébergement de conception nouvelle en troupeau : l'écurie active.
Le principe de cet hébergement est de permettre aux chevaux de vivre en troupeau à l'extérieur. Les chevaux accèdent via un parcours à différentes aires abritées espacées les unes des autres : alimentation, repos, abreuvoir, distributeur automatique de concentrés.
« L'objectif est que les chevaux bougent et soient stimulés le plus possible », souligne Antoine Chauvet.
« L'écurie active est une déclinaison de ce que font les éleveurs laitiers », assure l'exploitant. Pour faciliter le travail, l'ensemble de la distribution de fourrages, de paille et le nettoyage est mécanisé.
Les chevaux ayant une ration de granulés ont accès au distributeur automatique d'aliments concentrés, avec un paramétrage spécifique pour chaque cheval : ration journalière, nombre de repas, quantité par repas, etc.
Antoine Chauvet a 42 ans et a déjà eu plusieurs opérations du dos. Cela a renforcé sa réflexion dans le but d'optimiser au maximum le travail et de pouvoir l'assurer avec sa sœur.
Convaincus par ce mode d'hébergement car « il répond aux besoins des chevaux (alimentation, vie sociale, activité) », il leur permet aussi de réduire le temps passé à alimenter, ramasser les crottins, manipuler chacun des trente pensionnaires une heure et demie chaque jour.
« Le temps passé est beaucoup plus court comparé au système d'hébergement en pré-box. Pendant le confinement, notre organisation n'a pas été modifiée », assure-t-il.
L'écurie active a nécessité des aménagements spécifiques, espacés les uns des autres : grande stabulation bardée sur trois côtés permettant aux chevaux de se reposer, une aire couverte d'affouragement avec des accès aux ballots de foin sécurisés par des filets, un abreuvoir extérieur résistant au gel, une aire d'affouragement extérieure, un distributeur automatique de concentrés abrité et les pistes.
« Il y a 3 500 m2 d'aires stabilisées, poursuit-il. Il faut préserver les sols fréquentés et laisser des espaces avec de la terre pour que les chevaux puissent s'y rouler. Ils doivent avoir suffisamment d'espace pour que les contacts sociaux se passent bien ».
En parcourant les différentes zones de l'écurie active, les chevaux sont calmes et sereins.
Les 11 hectares de pâture sont parcellés et desservis par des chemins. Durant la belle saison, les chevaux accèdent aux prés par rotation. 2-3 hectares sont réservés à la fauche, et l'exploitant valorise dix hectares complémentaires de fauche en location.
Deux hectares font l'objet de sursemis chaque année. Le fumier est composté et épandu sur les parcelles.
Selon Antoine Chauvet, « quasiment tous les chevaux de sport et de loisir peuvent être hébergés selon ce système. Les exceptions sont les chevaux asthmatiques, qui sont dans un pré à part car ils ont besoin de foin trempé. Je suis satisfait de cette nouvelle organisation et ne reviendrais pas en arrière ».
Si la structure s'équilibre, Antoine et Laure ont un projet complémentaire pour la développer : construire vingt boxes avec terrasses (petit paddock extérieur attenant au box) et un manège (aire de travail couverte) avec arrosage par le sol.
Ce projet est bien avancé sur le papier mais le bâtiment n'est pas encore sorti de terre, l'architecte des Bâtiments de France a demandé des modifications. L'exploitation étant située à proximité d'un château classé, de nombreuses normes architecturales sont à respecter.
« Il y aura toujours des propriétaires qui préféreront héberger leurs chevaux au box. Pour répondre à cette demande, nous avons imaginé une écurie fonctionnelle. Les chevaux pourront être dehors en journée, chacun dans son espace, en contact avec les autres chevaux et en limitant les manipulations », poursuit-il.
Toujours dans l'optique de se faciliter le travail, les cloisons des boxes se rabattront pour pouvoir curer avec un télescopique. Les terrasses permettront de pouvoir sortir les chevaux lors de l'entretien des boxes sans les manipuler.
Un projet complémentaire fonctionnel pour compléter l'offre de pensions de chevaux proposée par la structure. « Dès que les travaux seront lancés, je communiquerai sur les réseaux sociaux pour pouvoir remplir les boxes dès qu'ils seront prêts », conclut-il.