L’EARL du Randonneur, ferme équestre au royaume de la randonnée
Jocelyn et Béatrice Deloumeaux accueillent une soixantaine d’équidés au sein de leur ferme équestre située à Guérard (Seine-et-Marne).
L’EARL du Randonneur, un nom très approprié pour cette ferme équestre située à Guérard dans la vallée du grand Morin. Les propriétaires, Jocelyn et Béatrice Deloumeaux, s’occupent d’une écurie de propriétaires, l’exploitation étant orientée à 100 % vers la pension de chevaux.
Le site est entouré de quarante-six hectares dévolus aux chevaux. Un échange paille fumier est réalisé avec un exploitant agricole du secteur.
La clientèle est différente de celle des centres équestres. Elle se partage à part égale entre chevaux à la retraite et propriétaires d’équidés qui ne font que de la balade, la vallée du grand Morin voire celle du petit Morin étant directement accessibles.
« Si nous sommes moins cher qu’un centre équestre – un atout en période de crise - et que l’équitation se vulgarise, nous ne proposons pas les mêmes services qu’eux. Mais, notre prestation nécessite beaucoup de main-d’œuvre et de temps », souligne Béatrice Deloumeaux.
Ici, point de manège ou de carrière pour s’entraîner. À l’instar des humains, les chevaux vivent plus longtemps (jusqu‘à trente ans), mais au-delà de 14-15 ans, finis les concours.
Les chevaux sont accueillis à l’année mais également en pension au pré l’été quand les centres équestres ou les clubs ferment. « J’ai même un club qui amène toute sa cavalerie », raconte Béatrice, qui s’occupe aux côtés de son époux et d’un salarié de quarante-cinq équidés en box et d’une quinzaine en pâture intégrale.
Trois formules sont proposées : pâture intégrale, box et pâture (pré tous les jours sauf le dimanche d’avril à octobre) et mixte (six mois au pré, six mois au box). Le mixte est en plein boom alors que le pâturage intégral est plus limité, le froid et l’humidité engendrant des problèmes sanitaires.
Si elle se borne à être une ferme équestre, la famille Deloumeaux adhère à la FFE (Fédération française d’équitation) : la moitié de ses propriétaires étant cavaliers, cela lui permet de prendre leur carte.
L’EARL adhère également à la FDSEA, « lÀ, c’est mon âme d’agricultrice qui s’exprime », note l’exploitante qui a repris l’exploitation familiale. Cette dernière était orientée vers la production laitière quand son père s’est installé dans les années 1970 sur ce site qui appartenait à un oncle, charcutier industriel à Paris.
Son BTSA productions animales obtenu à Nancy, et après quelques années à travailler comme assistante vétérinaire en rural, Béatrice souhaite s’installer en 1988 mais la surface est insuffisante pour cette structure qui s’est alors muée en exploitation de polyculture.
Béatrice s’installe donc avec un projet d’atelier ovin et de remise en herbe des parcelles attenantes au corps de ferme et dont les rendements sont faibles. « Suite à l’effondrement des cours en 1994, j’ai alors décidé de me lancer dans une activité de soins aux animaux pour ne plus être dépendante des cours », explique t-elle.
Elle opte pour la pension de chevaux et un élevage. Elle investit alors dans deux poulinières de races rustiques, des races de balade. « Ne montant pas du tout, je voulais des races pour faire des balades, du débourrage à pied et qui pouvaient vivre dehors ».
Face à la concurrence de différents marchés de réforme, l’élevage est arrêté depuis trois ans.
Sa première clientèle pour la pension portait essentiellement pour des chevaux à la retraite, n’ayant pas les structures pour les entraîner. Et le succès est au rendez-vous.
Elle note : « Devenir ferme équestre était aussi une manière de sauver l’exploitation. Au décès de mon père, je ne me voyais pas gérer les terres, les parcelles en grandes cultures ont donc été reprises par mon cousin. Ainsi, on rentabilise et entretient le corps de ferme. Les mauvaises terres sont valorisées. Mon époux, originaire de Guadeloupe s’est également plus facilement converti à cette activité alors qu’il venait du secteur médical ».