Interview
"Le Val de Loire peut s’appuyer sur ses stocks"
Les vignerons et négociants du Val de Loire, éprouvés par les vagues de gel qui ont frappé l’ensemble du vignoble les quinze premiers jours d’avril, anticipent les conséquences sur les marchés. Lionel Gosseaume, président d’Interloire, répond à nos questions.
Les vignerons et négociants du Val de Loire, éprouvés par les vagues de gel qui ont frappé l’ensemble du vignoble les quinze premiers jours d’avril, anticipent les conséquences sur les marchés. Lionel Gosseaume, président d’Interloire, répond à nos questions.
Êtes-vous en mesure de chiffrer les pertes dues au gel ?
Il est trop tôt pour évaluer les pertes avec précision car il faut attendre la repousse. L’impact définitif sera chiffré à la déclaration de récolte, en fin d’année, nous savons d’ores et déjà que la récolte 2021 sera affectée.
Le risque climatique est connu et de plus en plus anticipé. La viticulture est-elle suffisamment équipée ?
Si cet épisode de gel est inédit par son ampleur, il ne s’agit pas pour autant d’un risque que l’on découvre en Val de Loire, région septentrionale pour la culture de la vigne. Ce phénomène est fréquent ces dernières années, 2021 étant le quatrième épisode de gel subi en six ans après 2016, 2017 et 2019.
La filière a fait des équipements contre les aléas une des priorités du plan filière Val de Loire 2030. Ces cinq dernières années, plus de 400 tours antigel ont été installées dans le vignoble. Il faut continuer le déploiement des dispositifs de protection que ce soient les tours antigel, l’aspersion, les fils chauffants… pour garantir le niveau de nos récoltes.
L’interprofession continuera à relayer et appuyer les demandes de la profession pour que les pouvoirs publics accompagnent la filière.
Les vignerons partiellement amputés de leur récolte 2021 vont-ils pouvoir répondre à la demande ?
Pour ce qui concerne les marchés, la situation s’annonce contrastée selon les entreprises et les produits. Le Val de Loire peut cependant s’appuyer sur ses stocks, notamment ceux d’un très joli millésime 2020, pour répondre à la demande.
La nature aura été sévère avec nous en 2021. Heureusement, en 2020, elle nous a offert un millésime de qualité et quantité exceptionnelles : près de 3 millions d’hectolitres pour le Val de Loire.
Ce millésime 2020 nous aidera à maintenir un niveau de disponibilités satisfaisant.
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Photo : © InterLoire - Stevens Frémont