Essonne
Le préfet Bertrand Gaume aux côtés des agriculteurs
Nommé préfet de l'Essonne à l'été 2022, Bertrand Gaume a passé la matinée du 12 avril aux côtés du monde agricole pour en cerner davantage les problématiques.
Nommé préfet de l'Essonne à l'été 2022, Bertrand Gaume a passé la matinée du 12 avril aux côtés du monde agricole pour en cerner davantage les problématiques.
Il avait eu l'occasion de rencontrer succintement le monde agricole essonnien lors du Festival de la terre de Saclay en septembre dernier. Le préfet, Bertrand Gaume, nommé dans le département l'été dernier, est venu passer une matinée auprès du monde agricole, le 12 avril, afin d'en cerner davantage les problématiques.
C'est à Châtignonville à La petite ferme, chez Laurent Dallier et sa fille Mélanie que la délégation s'est d'abord arrêtée. À l'origine céréalière et convertie en agriculture biologique depuis quelques années, cette exploitation est diversifiée en production maraîchère depuis 1992 et dispose d'une boutique à la ferme depuis 2017.
Les échanges se sont naturellement orientés sur la problématique prégnante du moment : les betteraves et l'interdiction des néonicotinoïdes qui menace toute la filière et son écosystème. « La pérennité de la filière essonnienne est clairement remise en cause, ont fait savoir les représentants du monde agricole. Plus largement, c'est symptomatique d'un mal dont nous souffrons depuis des années. On croûle sous les interdictions, les contrôles et les problèmes administratifs alors qu'on aurait besoin de visibilité ».
S'agissant de la filière bio, dont le marché s'effondre aujourd'hui, là aussi le monde agricole a tiré la sonnette d'alarme : « Il y a une véritable nécessité et urgence à soutenir, non plus ceux qui entament une conversion, mais les agriculteurs biologiques déjà certifiés pour leur permettre de maintenir leurs pratiques. Le passage au bio n'est pas anodin, on a mis des agriculteurs dans des difficultés économiques considérables. Comment supporter des investissements sur dix alors que la rentabilité n'est plus au rendez-vous ? »
Les représentants du monde agricole se sont aussi émus devant le préfet - particulièrement sensible et initié aux dossiers agricoles - de la situation de l'ensemble des exploitations diversifiées du département, dont les chiffres d'affaires chutent pour la plupart de - 20 à - 30 % par rapport à l'avant Covid. « On a l'impression d'avoir emmené des gens dans le mur » ont déploré les élus agricoles.
Enfin, l'expérience de Mélanie Dallier, installée depuis 2017, a permis aux Jeunes agriculteurs d'évoquer la situation de l'installation dans le département et la revalorisation de la Dotation jeune agriculteur qui « va permettre d'attirer plus de jeunes dans le système et donc s'assurer qu'ils ont bien les compétences et formations adéquates ».
Viticulture et dégâts de gibier
La délégation a ensuite conduit le préfet Bertrand Gaume sur l'exploitation d'Édouard Minier à Saint-Escobille. Installé sur la ferme familiale en grandes cultures depuis 2018, l'agriculteur s'est lancé dans la filière viticole en 2020. Après une première saison de vendange l'été dernier, il vient de recevoir ses premières bouteilles qu'il a présenté en exclusivité. L'occasion de rappeler au représentant de l'État, l'IGP qui a été créé pour la filière viticole en Île-de-France.
Plusieurs autres dossiers ont été présentés dont le dispositif de compensation agricole « totalement ignoré des aménageurs publics qui ne jouent pas le jeu », les chartes de bon voisinage dans le cadre de l'application des Zones de non traitement ou encore les dégâts de gibier en constante augmentation, notamment les populations de cervidés et de sangliers.