L'agriculture de Loir-et-Cher s’invite dans les élections législatives
Les syndicats agricoles FNSEA 41 et JA 41 ont organisé une rencontre dans chacune des trois circonscriptions de Loir-et-Cher pour évoquer avec les candidats aux élections législatives plusieurs sujets majeurs pour le monde agricole.
Les syndicats agricoles FNSEA 41 et JA 41 ont organisé une rencontre dans chacune des trois circonscriptions de Loir-et-Cher pour évoquer avec les candidats aux élections législatives plusieurs sujets majeurs pour le monde agricole.
Le moment est plus qu’incertain pour le monde agricole après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, Président de la République, à la suite des élections européennes dimanche 9 juin. Avec la possibilité d’un nouveau gouvernement, les syndicats agricoles majoritaires, FNSEA 41 et JA 41, ont pris l’initiative de convier tous les candidats des élections législatives de Loir-et-Cher des trois différentes circonscriptions du département. « Nous souhaitons avant tout pouvoir évoquer avec vous les sujets qui préoccupent les agriculteurs. L’un ou l’une d’entre vous nous défendra demain à l’Assemblée nationale », a rappelé, en préambule des rencontres, François-Xavier Rone, président de la FNSEA 41.
Un seul candidat présent
La première rencontre a eu lieu à Choue, sur l’exploitation de Romain Termeau. Seul Christophe Marion, député sortant de la 3e circonscription (majorité présidentielle), était présent alors que tous les candidats avaient été conviés. De nombreux sujets ont ainsi été évoqués, dont la loi d'orientation et d'avenir agricoles (LOA), les interdictions de phytosanitaires ou encore le revenu agricole. « Pour la LOA, je comprends votre inquiétude. Il faut savoir que certains partis n’ont pas voté pour cette loi et s’ils arrivent aux responsabilités demain, je ne vois pas pourquoi ils voteraient pour. L’avenir de cette loi dépend de la majorité qu’il y aura demain, mais moi en tout cas, j'y suis favorable et j’ai voté pour », rappelle le député sortant.
Au sujet des phytosanitaires et du revenu agricole, Christophe Marion reste sur la ligne défendue par Marc Fesneau : « Comme l’a déjà évoqué le ministre de l’Agriculture, et je suis sur sa ligne, on ne peut pas tout interdire et il faut continuer à nourrir nos concitoyens. Donc il ne faut pas d’interdiction sans solution ». Et de continuer : « Concernant le revenu, il me paraît indispensable que les agriculteurs puissent vivre de leur métier ».
Des débats animés
Sur la 1re circonscription de Loir-et-Cher, plusieurs candidats étaient présents pour la rencontre qui avait lieu vendredi 21 juin sur l'exploitation de François Germain, secrétaire général de la FNSEA 41, à Seur. Marc Fesneau (Majorité présidentielle), Reda Belkadi (Nouveau front populaire), Gildas Vieira (Écologie au centre) et Pierre-Gilles Parra (Les Républicains, non affilié au Rassemblement national) avaient tous répondu à l’invitation des deux syndicats agricoles organisateurs.
Pour sa part, l’actuel ministre de l’Agriculture, candidat à sa réélection, met en avant le pragmatisme : « Nous devons mettre en place des accompagnements pour le foncier et pour les transitions des exploitations. Même si je prône le fait de ne pas interdire sans solution, quand les scientifiques alertent sur le danger d’une molécule, la santé des gens priment. Toutefois, 150 millions d’euros vont être investis dans la recherche pour aller plus vite sur les solutions », affirme Marc Fesneau.
De son côté, Reda Belkadi assure que le monde agricole est essentiel à la vie de la France mais « qu’il faut aller vers les transitions avec un meilleur accompagnement et une meilleure revalorisation des revenus des citoyens pour les inciter à mieux consommer, quitte à mettre le prix ».
Même son de cloche pour Gildas Vieira : « L’agriculture est au centre de l’écologie. Tout le monde vous promet monts et merveilles, mais rien ne se passe ».
Pierre-Gilles Parra, candidat LR, assure : « L’agriculture fait partie de l’ADN de la France. Nous souhaitons remettre le monde agricole au centre du débat de société. Vous avez besoin de politiques courageux qui vous défendent vraiment ».
À la fin de ces deux rencontres, les candidats étaient invités à signer une charte rédigée par les FNSEA et JA de Loir-et-Cher. Tous l'ont signée même si certains ont changé quelques points.
Quel avenir pour l'agriculture en Sologne ?
C’était un rendez-vous attendu par les agriculteurs de Sologne ainsi que par les membres des deux syndicats agricoles majoritaires FNSEA 41 et JA 41. La dernière rencontre avec les candidats aux élections législatives s’est tenue à Nouan-le-Fuzelier, mardi 25 juin. Seulement deux candidats sur huit de la 2e circonscription de Loir-et-Cher étaient présents.
« Je tiens à vous remercier de votre présence et de votre intérêt pour le monde agricole. Tous les candidats ont été conviés à cette rencontre », a tenu à rappeler François-Xavier Rone, président de la FNSEA 41. Ce sont donc Nils Aucante, éleveur et apiculteur en Sologne (divers droite), et le député sortant Roger Chudeau (Rassemblement national) qui ont pris le temps d’échanger avec les agriculteurs.
Pour ou contre la LOA ?
Au menu de cette rencontre parlementaire, qui a eu lieu sur l’exploitation d’Éloi Primaux : Loi d’orientation agricole (LOA), dégâts de gibier ou encore foncier agricole en Sologne. Les agriculteurs ont tenu d'abord à demander aux deux candidats s’ils étaient prêts à soutenir la LOA s’ils étaient élus. « Pour ma part, je pense que la loi actuelle ne va pas assez loin. Au sein du Rassemblement national nous avons décidé de ne pas la voter car nous voulons l’enrichir », a assuré Roger Chudeau. Pour sa part, Nils Aucante est favorable à cette loi : « Elle est nécessaire, notamment sur le sujet de l’installation ».
Problématiques solognotes
Concernant les dégâts de gibier et les prix élevés du foncier agricole en Sologne, Roger Chudeau a rappelé l’importance de ne surtout pas se diviser. « Je sais que depuis sept ans nous avons été habitués aux clivages mais je pense qu’il est nécessaire de ne pas opposer chasse et agriculture. Je souhaite créer des structures de dialogue permettant d’échanger, notamment sur les dégâts de gibier », a assuré le député sortant.
De son côté, l’éleveur solognot, connaissant bien le terroir et l’élevage, a précisé vouloir renforcer les pouvoirs de la Safer pour mettre en place plus de préemption « permettant ainsi de maintenir des activités agricoles sur notre territoire car l’avenir de l’agriculture en Sologne se jouera sur le foncier ». Il a aussi évoqué vouloir mettre tout en œuvre pour « réimplanter un abattoir en Sologne afin de maintenir la filière de l’élevage sur le territoire ».
Les deux candidats ont tous deux remercié les membres des deux syndicats agricoles pour leur accueil.
Législatives : 21 candidats en Loir-et-Cher pour 3 sièges
En Loir-et-Cher, 21 candidats se présentent aux élections législatives, pour les trois sièges à pourvoir. Le premier tour de scrutin aura lieu ce dimanche 30 juin. Voici les candidats par circonscription :
- 1re circonscription : Marc Fesneau (sortant, MoDem, au nom de la majorité présidentielle) ; François Dassonville (sans étiquette) ; Jean-Marc Tran (sans étiquette) ; Alain Lombard (Lutte ouvrière) ; Marine Bardet (Rassemblement national) ; Reda Belkadi (Nouveau front populaire) ; Gildas Vieira (La France autrement) ; Pierre-Gilles Parra (Les Républicains, non affilié au RN).
2e circonscription : Éric Fouque (sans étiquette) ; Nils Aucante (divers droite) ; Sylvie Mayer (Nouveau front populaire) ; Roger Chudeau (sortant, Rassemblement national) ; Hervé Lancelot (Reconquête !) ; Caroline Maidon (Lutte ouvrière) ; Bénédicte de Saint-Pierre (sans étiquette) ; Alexandre Guillemaud (sans étiquette).
3e circonscription : Christophe Marione (sortant, Renaissance) ; Noé Petit (Nouveau front populaire) ; Virginia de Oliveira (Rassemblement national) ; Claude Lamy (Lutte ouvrière) ; Alexandre Bonnassieux (Reconquête !).